L’OTAN, appelée à s’occuper de la zone d’exclusion aérienne et de l’embargo maritime, a finalisé l’essentiel de sa structure de commandement pour cette mission, où l’Italie jouera un rôle clé.
Le commandement opérationnel au jour le jour et le commandement spécifique des opérations navales seront situés sur la base de l’Alliance atlantique à Naples, tandis que la conduite des missions aériennes sera dans les faits réalisée sur la base de Poggio Renatico, selon cette source.
La supervision globale des opérations sera assurée, elle, depuis le quartier général des puissances alliées en Belgique (SHAPE) et la supervision des missions aériennes est prévu pour être confiée à la base d’Izmir en Turquie.
Ce dernier point n’est toutefois pas encore définitivement tranché en raison du blocage turc à l’Otan pour donner son feu vert au déclenchement de l’intervention de l’Alliance atlantique pour la zone d’exclusion aérienne. Ankara a empêché hier que les 28 pays de l’alliance puissent trouver un accord, en s’opposant aux bombardements sur le sol libyen. Les autorités turques posent encore comme préalable à leur accord que la coalition internationale opérant en Libye sous mandat de l’ONU cesse ses frappes. Or, la France a affirmé ce jeudi que la coalition allait continuer les frappes aériennes sur des cibles militaires en Libye. Selon la source diplomatique, un compromis est toutefois en vue entre pays de l’Otan qui verrait les pays souhaitant mener des frappes en Libye le faire et ceux qui y sont opposés ne pas le faire. Les pays de la coalition et de l’Alliance sont sous pression des Etats-Unis pour s’entendre rapidement, car Washington entend se désengager de la conduite opérationnelle dans les prochains jours, au profit de l’Otan. Les Etats-Unis ont été contraints jusqu’ici de se mettre plus en avant qu’ils ne le souhaitaient dans la coalition internationale en Libye, en prenant notamment en charge la coordination des premières opérations. Plusieurs options ont été examinées, celle d’un transfert du commandement au tandem franco-britannique, dont Londres n’a pas voulu, et même celui d’un transfert à la France seule, selon cette source.
Ce que Paris n’a pas souhaité. Face à la pression en parallèle des pays membres de l’Alliance atlantique pour voir l’Otan prendre la direction des opérations, c’est cette dernière solution qui s’est finalement imposée. La France insiste pour signifier que le pilotage politique de l’intervention en Libye ne sera pas dans les mains de l’Otan mais dans celles des pays participant à l’opération, avec une première réunion d’un groupe de contact mardi à Londres. Mais selon la source, les pays de l’Alliance y seront bien en réalité associés et le pilotage se fera sur le modèle de la Force de l’Otan en Afghanistan (Isaf), qui réunit les pays de l’Otan et une vingtaine de pays n’en faisant pas partie.