Guerre civile, dites-vous, Mr Medelci?

Guerre civile, dites-vous, Mr Medelci?

Je note qu’aucun journaliste algérien n’a encore relevé, dans l’intervention du 25 Février 2011 de Mourad Medelci sur la chaîne française « Public Sénat », un fait troublant, qui demande explication urgente ou limogeage immédiat du MAE et qui, pour ma part, m’a fait bondir (les journalistes – ne parlons pas de nos parlementaires….. – devraient s’emparer immédiatement de cette question): évoquant ce qu’on a toujours dénommé chez nous « décennie noire » (presse), « tragédie nationale » (appellation officielle exigée de tous), notre « brillant » MAE a parlé de « guerre civile » (il a répété ce terme suffisamment de fois pour qu’on ne puisse pas le considérer comme un lapsus).

Quand je pense que, dans leurs différents secteurs d’activité, les cadres algériens (notamment les diplomates) ont été instamment chargés et même sommés, jusqu’à ce jour, de combattre cette idée de « guerre civile » – notion accréditée avec acharnement par la France, les autres pays de l’UE l’ayant suivie – auprès des étrangers, à commencer par leurs media (nous rectifions en martelant inlassablement, avec force arguments, qu’il ne s’agissait pas d’une « guerre civile », mais d’une « guerre CONTRE les civils »), je me demande ce qui, tout à coup, a changé. Qu’un MAE use d’une nouvelle terminologie pour définir cette sombre période de notre histoire, n’est ni anodin, ni fortuit. Alors? Que se passe-t-il donc au pays d’Ubu-roi? Un « initié » pourrait-il avoir la bonté de m’éclairer en perçant ce nouveau brouillard, venu s’ajouter aux ténèbres de la scène politique algérienne? Questions subsidiaires au MAE : si guerre civile il y a eu, cher et brillant Ministre des Affaires de plus en plus Etranges, pouvez-vous nous dire, avec précision, qui étaient exactement les deux parties en conflit, qui les composaient et qui les armaient ? Et pourquoi avoir refusé de parler de « guerre civile » jusqu’à présent ? Nos diplomates peuvent-ils désormais évoquer cette période auprès de leurs interlocuteurs étrangers en la qualifiant, comme vous venez de le faire, de « guerre civile » ?

Quant à se mettre à plat-ventre devant le pouvoir français au point de dire – ou à peu de choses près – sur un plateau de télévision, qu’il est notre modèle en matière de gestion démocratique (ce ne sont pas les termes exacts, mais revoyez la vidéo), franchement…, c’est assez affligeant de la part d’un « responsable » algérien (qui a déjà avoué ne pas avoir été « assez intelligent » il y a quelques années…). Cordialement.