Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté hier, à la majorité, un projet de trêve proposé par les États-Unis. Cette résolution prévoit un cessez-le-feu de six semaines à Gaza, avec le retrait de l’armée d’occupation et la libération de certains otages du Hamas ainsi que de prisonniers palestiniens détenus en Israël.
La résolution a été adoptée par 14 voix pour et une abstention, celle de la Russie. Le plan propose un cessez-le-feu par étapes, conduisant potentiellement à une fin durable du conflit. Linda Thomas-Greenfield, représentante des États-Unis à l’ONU, a indiqué que ce plan garantit la sécurité d’Israël. Elle a affirmé que le Hamas n’est plus en mesure de répéter les attaques du 7 octobre dernier.
Lors de la séance, Amar Bendjama, représentant permanent de l’Algérie à l’ONU, a exprimé son soutien à la résolution, malgré ses imperfections. Il a déclaré que ce texte offre un espoir de mettre fin au bain de sang à Gaza, une nécessité urgente selon lui. Bendjama a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à soutenir la Palestine dans la quête de ses droits légitimes, y compris la création d’un État indépendant.
Le mouvement Hamas a salué cet accord et a montré sa disposition à discuter de la mise en œuvre du cessez-le-feu avec des intermédiaires. Cette réponse positive ouvre la porte à des négociations pour concrétiser le plan de trêve.
Les Pressions de Blinken sur le Hamas
Ce vote de l’ONU intervient alors que le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, effectue une tournée dans la région. Son objectif est de promouvoir le plan de cessez-le-feu proposé par le président Biden.
À son arrivée au Caire, Blinken a clairement indiqué les mesures envisagées pour mettre en œuvre le cessez-le-feu à Gaza. L’une d’elles consiste à faire pression sur le Hamas pour qu’il accepte ce plan. Après avoir rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, Blinken a déclaré que le Hamas était le seul acteur n’ayant pas encore accepté la proposition de Biden. Washington assure qu’Israël soutient déjà ce plan.
Malgré cela, il semble incertain qu’Israël accepte le plan américain. Le gouvernement d’extrême droite de Tel-Aviv continue de n’accepter que des pauses temporaires dans les combats, jusqu’à ce que le Hamas soit défait. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé qu’il rejetterait toute trêve qui ne satisferait pas l’objectif d’élimination du Hamas.
Les alliés de Netanyahu au sein de la coalition menacent de quitter le gouvernement si ce dernier accepte la trêve proposée par Biden. Ils considèrent qu’accepter les conditions de la Maison-Blanche équivaudrait à une « défaite totale ».
Le Hamas exige des garanties
Le Hamas, de son côté, ne veut pas accepter une trêve sans garanties de fin définitive du conflit. Cette position renforce la nécessité de pressions régionales pour faire avancer le processus de paix.
Face à cette impasse, l’administration Biden appelle les gouvernements de la région à faire pression sur le Hamas. « Mon message aux gouvernements et aux habitants de la région est clair : si vous voulez un cessez-le-feu, faites pression sur le Hamas pour qu’il accepte », a déclaré Blinken avant de quitter l’Égypte.
Il a ajouté que pour alléger les souffrances des Palestiniens à Gaza, il faut pousser le Hamas à dire oui. Pour le retour des otages et pour la paix durable entre Israéliens et Palestiniens, Blinken insiste sur l’importance de persuader le Hamas.