Guendouz : «Ceux qui comparent la génération de 1982 à celle d’aujourd’hui sont des fous»

Guendouz : «Ceux qui comparent la génération de 1982 à celle d’aujourd’hui sont des fous»
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Le hasard a voulu que l’Algérie et l’Allemagne se croisent à nouveau, 32 ans après. Comment voyez-vous la mission de l’EN ?

Il est clair que la mission sera très compliquée car nous allons affronter un adversaire de grand calibre. L’Allemagne fait partie aujourd’hui des grands favoris pour remporter le sacre mondial. Les Allemands sont très forts physiquement, techniquement et mentalement. Mais cela ne veut en aucun cas dire que notre EN sera un adversaire facile pour la Nationalmannschaft. Nous avons démontré jusqu’à présent que nous avons les moyens de tenir tête à n’importe quel adversaire. Les Verts peuvent créer la surprise face à l’Allemagne.

Vous croyez à une surprise face à des joueurs allemands qui ont plus d’expérience que les nôtres ?

Le football n’est pas une science exacte. Le Brésil a failli être éliminé sur ses terres par le Chili. L’Espagne a également été éliminée du Mondial dès le premier tour, sans oublier d’autres grandes nations de football qui sont sortis du Mondial, à l’instar de l’Italie et de l’Angleterre. C’est vous dire que tout reste possible face à l’Allemagne.

LG Algérie

Le meilleur exemple à suivre est le Ghana qui a joué sans complexe et qui a imposé le nul à l’Allemagne, n’est-ce pas ?

Bien sûr que le Ghana est un exemple à suivre car nous pouvons jouer comme eux face à l’Allemagne. Je veux ajouter une chose importante. Il ne faut surtout pas mettre la pression sur les joueurs. Il ne faut demander l’impossible à cette équipe qui est entrée dans l’histoire en parvenant à se qualifier pour le second tour du Mondial. On ne doit leur faire sentir que le match face à l’Allemagne est capital. Au contraire, nous devons applaudir les joueurs et leur dire bravo pour tout ce qu’ils ont réalisé jusque-là.

Pensez-vous que l’EN est capable de rééditer l’exploit réalisé par votre génération en 1982 ?

Tout est différent entre l’équipe de 1982 et celle d’aujourd’hui. Ceux qui osent faire la comparaison entre les deux équipes sont des fous. Ils veulent semer la zizanie entre les deux générations.

A quel niveau réside cette différence ?

Nous, par exemple, nous ne jouions pas à  l’étranger. La plupart des joueurs de 1982 représentaient le championnat local. Aussi, le match de 1982 était le premier du Mondial. C’est pour vous dire que l’Allemagne n’avait pas la moindre idée sur nous. Mais aujourd’hui, il s’agit d’un huitième de finale d’un Mondial qui se jouera après que les deux équipes aient disputé trois rencontres du Mondial. C’est dire qu’on pourra parler de surprise, si l’Algérie venait à battre l’Allemagne.

Ne pensez-vous pas que la génération actuelle est parvenue à réaliser ce que vous n’aviez pu faire en deux Coupes du monde ?

Il est vrai que cette génération est entrée dans l’histoire du football algérien, en étant la première à pouvoir atteindre le second tour d’un Mondial. Mais cet exploit ne peut effacer ce que notre génération a réalisé. Cela ne veut pas dire aussi que notre football se porte bien. Au contraire, le football algérien est malade, dans la mesure où il n’existe même pas de terrains de foot pour s’entraîner.

On comprend à travers vos propos que l’exploit de l’EN n’est que l’arbre qui cache la forêt…

Il faudra soutenir et encourager l’EN. Mais cet exploit d’atteindre le second tour du Mondial n’est que l’arbre qui cache la forêt.

Comment avez-vous réussi à gérer le match face à l’Allemagne en 1982 ?

Nous étions des joueurs locaux, mais nous avions un très bon niveau. La qualité et les noms des joueurs qui formaient notre EN faisaient peur à n’importe quel adversaire. Il y avait de très grands joueurs tels que Belloumi, Assad, Cerbah, Madjer, Dahleb, Fergani, Bensaoula et Korichi. Nous étions d’un niveau supérieur.

L’Allemagne vous a-t-elle sous-estimé à l’époque ?

Ah oui, bien sur. Eux, ils jouaient au Bayern et dans d’autres grands clubs européens. Tandis que nous, on évoluait dans le championnat algérien. Ils pensaient qu’ils allaient nous battre sur un score très large.

Et si l’EN réédite votre exploit et bat à nouveau l’Allemagne aujourd’hui ?

Je serai l’homme le plus heureux au monde. N’imaginez pas que je vais souhaiter la défaite à l’EN. Je suis un Algérien très fier de son pays. Il ne faut pas semer la zizanie entre les deux générations, tout le monde doit se mettre derrière l’EN face à l’Allemagne.