Guelma : «Les petits bobos» encombrent les urgences des hôpitaux

Guelma : «Les petits bobos» encombrent les urgences des hôpitaux

Le syndrome grippal bat son plein à Guelma. Comme la plupart des structures hospitalières de santé publique, l’EPH Okbi du centre-ville est continuellement saturé ces dernières semaines.

Cet hôpital se trouve «en tension». Pourquoi ? Les usagers se précipitent aux urgences des hôpitaux, parfois au moindre bobo, jusqu’à engorger les services. Et «on peut retrouver aux urgences toutes sortes de choses très banales : des angines, des éruptions cutanées… et souvent des problèmes qui traînent depuis des mois. Nous avons un afflux important de personnes qui se rendent aux urgences pour un rhume, une fièvre, une angine… des affections qui devraient être prises en charge au niveau des polycliniques. Certains jours, nous avons enregistré plus de 150 ‘’consultations’’, un état de fait qui affecte inévitablement le rendement cognitif et comportemental des équipes médicales urgentistes», nous déclare un surveillant médical qui était de garde ce samedi. Et d’enchaîner : «Sauf pour la typologie des patients qui a un impact, comme par exemple les personnes fragilisées, souvent âgées de plus de 75 ans, présentant des antécédents de pathologies cardiaques ou pulmonaires, qui nécessitent une prise en charge et une hospitalisation.» Or, selon notre interlocuteur, les équipes médicales de l’EPH Okbi se trouvent, le plus souvent, confrontées à des petits bobos, «même si ces dernières, très sollicitées, donnent toujours la priorité aux urgences». «Les praticiens exerçant au niveau de ce service névralgique doivent donc rabâcher, à chaque fois, pour convaincre ces patients qu’un bon nombre de polycliniques de la wilaya dispensent des prestations H24, y compris les urgences médicales, pour remédier à cet effet d’engorgement» ajoute-t-il. «Mais c’est aussi pour que ces structures de santé de proximité recouvrent la plénitude de leur signification», nous déclare un responsable de cet hôpital. Mais force est de constater que les urgences des hôpitaux attirent de plus en plus de monde, en dépit des mesures prises pour remédier cette déferlante: l’externalisation des consultations spécialisées, en mode H24 des polycliniques… Décidément, les médecins urgentistes sont démotivés par le traitement à la chaîne des petits bobos et des petits maux. «Au rythme où vont les choses, le système de prise en charge des urgences réelles, graves et vitales, mis en place, risque d’être fragilisé», estime un médecin réanimateur exerçant à l’hôpital Okbi.

Noureddine Guergour