Le kilo de viande d’agneau et de veau caracole à 1 300 DA et un poulet de moins de deux kilos est cédé à plus de 750 DA et les pauvres gens se rabattent sur les abats et les tripes dont les prix ont également augmenté.
Tout le monde se plaint de la cherté de la vie et même ceux qui sont bien nantis éprouvent toutes les peines du monde à remplir le fameux panier. Que dire de ceux qui sont au chômage ou de condition modeste? Les retraités regrettent le bon vieux temps et Ammi Ali, un septuagénaire, s’exclame : “Durant les années 70 et 80, notre salaire nous permettait d’acheter les produits de première nécessité, des viandes rouges, du poulet de ferme, des produits laitiers, des fruits et légumes ! C’était la belle époque et on mangeait bien!”. Son compagnon, ammi Tahar renchérit : “Nous étions de simples travailleurs et nous étions à l’abri du besoin. Nous nous permettions des vacances au bord de la mer en été et même en Tunisie ! À présent, nous renonçons à ces extras et nous bouclons difficilement les fins de mois”. Un petit tour au marché de la ville nous laisse pantois. Le kilo de viande d’agneau et de veau caracole à 1 300 DA et un poulet de moins de deux kilos est cédé à plus de 750 DA et les pauvres gens se rabattent sur les abats et les tripes dont les prix ont également augmenté. Des mères de familles rentrent du marché avec un couffin maigrement rempli car les pommes de terre sont proposées à 40 DA le kg, l’oignon sec à 90 DA, la botte d’oignons verts à 80 DA, la tomate à 60 DA, les petits pois à 160 DA, les haricots verts à 200 DA, les courgettes et aubergines à 100 DA, les carottes, navets, salade verte à 80 DA, l’ail à 600 DA le kg. Les maîtresses de maison ne savent sur quel pied danser car la confection du menu pour la maisonnée est un véritable casse-tête ! Même les sardines, poisson du pauvre, se sont mises de la partie puisqu’un simple kilo est à 500 DA ! Les fruits de saison à savoir les mandarines, les oranges thomson, les pommes oscillent entre 120 et 280 DA le kilogramme et les bananes sont à 200 DA. Imaginez le calvaire d’un simple ouvrier qui doit subvenir aux besoins de sa famille avec un salaire mensuel de 26 000 DA ! Que lui reste-t-il après avoir réglé les charges de la Sonelgaz, de l’ADE et de l’OPGI pour nourrir les siens, les vêtir, les soigner et assurer la scolarité des enfants ? De toute évidence, dans tous les foyers, le coût de la vie est décrié et des familles vivent dignement malgré le dénuement total. D’aucuns déplorent l’absence d’associations caritatives et humanitaires. Chez nous l’entraide et la solidarité sont des valeurs en voie de disparition alors que dans un passé récent tout le monde mangeait à sa faim !