Guelma: Des cantines scolaires dans un état lamentable

Guelma: Des cantines scolaires dans un état lamentable
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Autrefois, la cantine scolaire était ce lieu d’une propreté irréprochable, où l’élève mangeait à sa faim des repas consistants. Ces plats l’aidaient à compléter sa ration alimentaire quotidienne par des apports calorifiques étudiés.

Aujourd’hui, la donne a changé, la cantine scolaire n’est plus ce qu’elle était, elle répond juste à une circulaire exigeant de chaque école d’en avoir une. Certaines cantines scolaires visitées ne méritent plus ce nom, elles l’ont perdu depuis si longtemps, elles ressemblent plutôt à des gargotes mal entretenues. Dans les 272 écoles primaires des 34 communes de la wilaya de Guelma, 229 cantines durant fonctionnent cette année scolaire 2014/2015 dans des logements et des salles de classe. Les plus touchées restent celles des écoles situées en milieu rural, elles sont presque délaissées par les communes, censées les entretenir et les aménager. Quelques-unes des écoles primaires manquent de tout, elles ne disposent ni de lieux aménagés à cet effet ni du matériel adéquat. De simples classes font office de réfectoire et de cuisine, ne disposant ni de potager ni de lavabos. La préparation des mets se fait à même le sol sur des réchauds. La distribution se fait sur des tables de classe.

L’eau, matière essentielle pour le fonctionnement de tels lieux, manque abondamment, elle reste livrée en quantité insuffisante par citerne. D’autres cantines n’existent que pour répondre à la formalité administrative exigeant leur « existence » au sein de chaque école. Leur fonctionnement se résume à la distribution de repas froids au sein de la classe ; un crouton de pain, une portion de fromage et une orange ou un pot de yaourt. Des repas froids sont servis dans certains établissements, alors que les pouvoirs publics allouent plus de 40 DA par ration. Lors de la dernière session de l’APW, des élus ont saisi l’opportunité de l’ordre du jour pour énumérer aux autorités locales les dysfonctionnements qui affectent certains établissements scolaires. Une élue de l’APW, présidente de l’association de défense des consommateurs, est catégorique : « Les cantines scolaires des écoles primaires sont dans un état lamentable.

Le personnel de cuisine affecté par les APC n’a aucune qualification, car ce sont généralement des femmes de ménage et des contractuelles qui ne subissent aucune visite médicale réglementaire. Elles préparent les repas des enfants dans un environnement hostile, un manque flagrant d’hygiène et de tenues obligatoires de travail, et les risques d’intoxication alimentaire sont à craindre. » Un autre élu soulèvera le problème des visites médicales auxquelles sont soumis des milliers d’enfants. « Qu’il pleuve ou qu’il vente, chaque jour ouvrable, des classes entières d’élèves se rendent à pied aux unités de dépistage et de suivi, implantées à quelques centaines de mètres, voire à des kilomètres.

Dans les zones rurales, des enfants endurent le calvaire lors des pénibles trajets, où des risques d’accidents de la circulation sont appréhendés. Quant au personnel qui fait tourner ces drôles de cantines, ce sont les pauvres et vieilles femmes de ménage, dont certaines ont été obligées de se convertir en cuisinières sans le moindre savoir. En matière de règlementation régissant ces cantines et exigeant tant de rigueur, elle paraît être mise en marge, en attendant des jours meilleurs. La consultation médicale du personnel, l’élaboration hebdomadaire d’un menu soumis à un avis médical et l’entretien quotidien des locaux, des ustensiles et des équipements demeurent juste un rêve auprès de certaines cantines. Le bricolage reste en usage et continue de faire son chemin. Alors, prions Dieu pour que les élèves échappent aux affres des intoxications alimentaires en ces lieux de catastrophe. »