La hache de guerre est déterrée et les vieilles rancœurs se déchaînent à la veille des élections législatives. Les représentants et chefs de plusieurs partis politiques dont les relations étaient déjà tendues et glaciales depuis des mois, s’entredéchirent à quelques mois des législatives qui s’annoncent houleuses. Les propos conflictuels et les critiques des uns font réagir systématiquement les autres.
La course pour les sièges de l’APN oblige, certains partis ont déclaré une guerre froide qui devient plus chaude au fur et à mesure que l’on s’approche du scrutin. L’on se rappelle de la polémique d’il y a un mois entre le patron du RND Ahmed Ouyahia qui s’est attiré les foudres du leader du MSP. Un échange de critiques et de répliques s’en est suivi à tel point que la polémique entre les deux hommes, qui a donné du grain à moudre à la scène politique et médiatique, a pris une autre tournure, celle d’un divorce consommé entre ces deux hommes qui, par le passé, étaient unis et réunis, aux côtés du FLN, autour de l’Alliance présidentielle qui s’est disloquée. Pour rappel, le retrait de Bouguerra Soltani, le 1er janvier dernier à l’issue de la tenue d’une session ordinaire du conseil consultatif du MSP, a signé le début d’une guéguerre entre le RND et le MSP. Le patron du RND n’est pas resté de marbre face aux critiques et accusations de Soltani qui s’attendait à une réaction de la part d’Ahmed Ouyahia. Ce dernier, sévèrement critiqué par Soltani, n’a pas baissé les bras. Par ailleurs, les propos tenus par le secrétaire général du RND à l’égard du Premier ministre turc sur le passé colonial de la France ont fait réagir le leader du MSP. Autre duel. La polémique qui enfle ces derniers jours entre la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, et le président du Front de la justice et du développement (FJD), Abdallah Djaballah, n’est pas des moindres. Hanoune accuse et Djaballah qui a pris un peu de recul dans sa réaction s’est défendu des propos infondés de la SG du PT. Rappelons que Louisa Hanoune a sévèrement critiqué l’ex-chef d’En-Nahda et El Islah d’être «à la solde des Occidentaux». Imperturbable, Djaballah a répliqué que c’est un débat «faux, inutile et infondé». Mieux, le fondateur du FJD, ne prêtant pas le flanc à Louisa Hanoune, est allé jusqu’à lui adresser une invitation pour assister à la tenue du congrès constitutif de son nouveau parti, prévu le 5 février prochain. «Nous n’exclurons personne, y compris Louisa Hanoune», a déclaré Abdallah Djaballah lors de son passage sur les ondes de la Chaîne I de la Radio nationale. Il a fait part des interrogations de ses militants qui ont réagi aux critiques sévères formulées par Hanoune contre la mouvance islamiste en Algérie.
«Le fait de rencontrer des représentants de la diplomatie occidentale à Alger ne fait ni de moi ni de mon parti un instrument au service de l’Occident», a-t-il réagi, précisant que cette rencontre qui a eu lieu au siège du parti fait suite à la demande de ces diplomates. Il est à prévoir que dans les jours à venir les relations entre les représentants des partis en conflit se détérioreront davantage, surtout à la veille de la campagne électorale qui mettra le feu aux poudres.
Yazid Madi