Trois détenus de Guantanamo, d’origine saoudienne, ont été transférés au royaume wahhabite, où la justice statuera sur leur cas. Cette semaine, neuf détenus ont été libérés du camp américain, qui compte encore 229 prisonniers.
Les Etats-Unis ont annoncé vendredi le transfèrement de trois détenus saoudiens du centre de détention de Guantanamo vers leur pays d’origine, selon un communiqué du ministère de la Justice américain.
Le cas des trois détenus, Khalid Saad Mohammed, Abdalaziz Kareem Salim Al Noofayaee et Ahmed Zaid Salim Zuhair, sera examiné par les autorités judiciaires saoudiennes, avant qu’ils ne rejoignent un programme de réinsertion mis en place par le gouvernement saoudien pour des individus accusés d’être des extrémistes islamistes, précise le communiqué.
Le transfert de ces trois prisonniers porte à neuf le nombre de détenus de Guantanamo qui ont quitté le camp cette semaine pour, outre l’Arabie saoudite, le Tchad, les Bermudes et l’Irak. Au total, 11 détenus ont quitté le camp depuis la prise de fonctions de Barack Obama.
« Cela marque le plus grand nombre de transfèrements en une seule semaine depuis plus d’un an et cela est dû en grande partie à la volonté de gouvernements étrangers de travailler étroitement avec les Etats-Unis sur cette question importante et d’aider à la fermeture du centre de détention de Guantanamo », a indiqué Matthew Olsen, qui dirige le groupe de travail de l’administration Obama sur Guantanamo.
Jeudi, quatre des 17 Chinois ouïghours détenus à Guantanamo et blanchis de tout soupçon de terrorisme depuis des années avaient rejoint les Bermudes.
Les quatre hommes, qui ont passé plus de sept ans à Guantanamo, étaient les premiers Ouïghours à quitter Guantanamo depuis 2006, quand cinq autres avaient été envoyés en Albanie.
L’archipel de Palau, dans le Pacifique, a aussi accepté d’accueillir ces membres d’une minorité musulmane du nord-ouest de la Chine, que Washington se refuse à renvoyer en Chine où ils craignent de subir des persécutions.
Parallèlement, l’administration américaine serait proche d’un accord avec les gouvernements de Ryad et de Sanaa pour transférer en Arabie saoudite des Yéménites détenus à Guantanamo, a rapporté jeudi le Wall Street Journal.
L’inquiétude d’une partie de la classe politique américaine, démocrate ou républicaine, devant l’éventualité que des suspects de terrorisme détenus à Guantanamo se retrouvent dans des prisons américaines ou libres sur le sol des Etats-Unis est une source de complication majeure pour le président Barack Obama dans ses projets pour fermer le camp d’ici à janvier 2010.
M. Obama espère convaincre d’autres pays d’accueillir les quelque 50 détenus libérables.
L’Allemagne, qui avait déjà refusé de recevoir les Ouïghours, a annoncé jeudi ne pas accepter en l’état une demande américaine d’héberger deux détenus de Guantanamo. Selon des sources au sein des services de sécurité, l’un viendrait de Tunisie, l’autre de Syrie.
Un ex-détenu, l’Algérien Lakhdar Boumediene, a lui été accueilli en France avec sa famille.
Le centre de détention ouvert en 2002, est devenu le symbole des excès de la « guerre contre le terrorisme » lancée par George W. Bush après les attentats du 11-Septembre. Il compte encore quelque 230 prisonniers.
Depuis 2002, plus de 540 détenus ont été transférés de Guantanamo vers au moins 30 pays, rappelle le ministère de la Justice.