L’engagement de Barack Obama de fermer la prison en janvier 2010 pourrait être mis à mal en raison du retard pris dans la rédaction de rapports préalables.
La Maison-Blanche assure néanmoins que ces retards n’auront aucune incidence sur la date de fermeture de la base américaine.
Dans la foulée de son investiture, le 20 janvier dernier, le premier décret signé par Barack Obama ordonnait la fermeture de la prison de Guantanamo au plus tard en janvier 2010. Avec cette décision symbolique, le président américain souhaitait ainsi rompre avec l’ère Bush et des dérives de la « guerre contre le terrorisme ». Malgré quelques libérations au compte-goutte, près de 240 détenus, qui n’ont pour la plupart pas été inculpés, s’y trouvent toujours, avec un statu juridique flou, voire inexistant.
Cette date-butoir, fixée au 22 janvier 2010, pourrait être désormais remise en cause. Alors qu’ils devaient remettre leur rapport respectif ce mardi, les groupes de travail chargés de dessiner les nouvelles règles de détention et d’interrogatoires anti-terroristes dans le cadre de la fermeture ont pris du retard : six mois pour celui sur la détention, deux mois pour celui sur les interrogatoires.

20 détenus transférés depuis janvier
Les membres des groupes de travail -personnels des ministères de la Défense et de la Justice, de la police fédérale et du renseignement- souhaitent que leur document soit le plus compréhensible possible avant d’arriver devant le Congrès. Celui-ci avait donné jusqu’à fin septembre à l’administration Obama pour présenter un plan d’ensemble, sous peine d’interdire le transfèrement sur le sol américain d’aucun détenu de Guantanamo. Un rapport d’étape dressant un panorama des formules envisageables, qu’il s’agisse de la justice civile ou militaire ou de transferts à l’étranger, a en revanche été publié.
Selon l’administration, le retard n’aura aucune incidence sur la date-butoir. Un point de vue que ne partagent pas les observateurs. Ils mettent en avant qu’à peine 20 détenus ont été transférés en six mois et que les cas de certains sont totalement inextricables, notamment ceux contre qui ils n’existent aucune charge mais qui sont jugés trop dangereux pour être relâchés.