Groupes électrogènes pour les boulangers, L’opération ne fait pas l’unanimité à Oran

Groupes électrogènes pour les boulangers, L’opération ne fait pas l’unanimité à Oran
groupes-electrogenes-pour-les-boulangers-loperation-ne-fait-pas-lunanimite-a-oran.jpg

Face aux coupures intempestives d’électricité qui pénalisent les boulangers oranais et qui provoquent des pertes financières importantes et des pénuries de pain récurrentes, le ministère du Commerce a pris l’initiative d’encourager l’acquisition de groupes électrogènes, une opération chapeautée par la banque BADR d’Oran.

Mais cette opération semble vouée à l’échec car aucun avantage au profit des boulangers n’a été introduit. “Le crédit pour l’achat d’un groupe électrogène existe depuis longtemps et chaque commerçant peut solliciter une banque pour en bénéficier.

Ce qu’on nous propose est du réchauffé”, peste un boulanger. En effet, selon un responsable de l’Ugcaa qui s’est déplacé à la BADR, le crédit est plafonné à 100 millions de centimes, étalé sur 10 ans mais avec un taux d’intérêt de 7%. “C’est sous forme de leasing (l’appareil reste toujours la propriété de la banque pendant les 10 ans) que le crédit est accordé aux boulangers avec un dossier comportant un extrait de rôle apuré des dettes ou un calendrier établi car la banque veut assurer son crédit. Cette opération existe depuis longtemps. Où sont les avantages promis du ministre du Commerce ?”, s’interroge notre interlocuteur.

Et comme pour enfoncer le clou, la banque exige que l’appareil soit acheté auprès d’une entreprise algérienne de fabrication ou de montage de groupes électrogènes et non auprès des importateurs. “C’est dingue ! Un crédit de 1 million de dinars avec un taux d’intérêt de 7 % sur 10 ans, et on nous impose la marque”, s’indigne un boulanger. Cet état de fait complique la situation des professionnels dont la moitié a mis la clé sous le paillasson pour faillite (plus de 400 boulangers). Avec ces coupures intempestives d’électricité et le prix officiel de la baguette à 7,50 DA et 8, 50 DA pour le pain amélioré, des pénuries et des désagréments ne sont pas à écarter.

De leur côté, les pouvoirs publics font tout pour préserver le pouvoir d’achat des consommateurs à faible revenu, “mais n’est-il pas trop tard ? La baguette se vend déjà à 10 DA, et le poids est loin des 250 grammes exigés”, fait savoir un père de famille.