Groupement de la gendarmerie de Tizi Ouzou, « La couverture sécuritaire est moins de 40% »

Groupement de la gendarmerie de Tizi Ouzou, « La couverture sécuritaire est moins de 40% »

Barrage routier inopiné de la gendarmerie sur un axe routier

Cette conférence intervient au moment où un citoyen kidnappé est toujours entre les mains des ravisseurs.

Etablissant un bilan chiffré devant la presse locale, le responsable de la Gendarmerie nationale au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, le colonel Djilali Douad a exposé les activités de terrain de son corps. Lors de cette rencontre avec la presse locale qui intervient dans un contexte marqué par le regain d’insécurité, l’orateur a abordé tous les sujets d’actualité relatifs à la situation sécuritaire locale. Notons également qu’à l’heure où intervenait le responsable de ce corps de sécurité, la commune de Béni Zmenzer vit en ébullition suite à l’enlèvement d’un citoyen par des individus armés.

Au chapitre de cette actualité brûlante justement, le colonel Djilali Douad a exprimé ses réserves quant à l’implication terroriste. Pour lui, ce n’est là que la signature de groupes de malfaiteurs qui agissent dans la région, confortés dans leurs méfaits par la faiblesse de la couverture sécuritaire de la wilaya. Une enquête est d’après lui, ouverte pour arrêter les auteurs dans les plus brefs délais.

Au sujet du déploiement justement de la gendarmerie, le responsable du groupement a indiqué que trois nouvelles brigades seront ouvertes très prochainement à Tizi Ouzou et Maâtkas entre autres. L’ouverture de ces dernières portera le nombre de brigade à 25 pour atteindre un taux de couverture de 40% à travers toute la wilaya. En effet, la rencontre intervient à un moment où la wilaya de Tizi Ouzou connaît le retour en force des groupes de bandits. A rappeler au même chapitre que ce commerçant enlevé à Béni Zmenzer est la deuxième victime en l’espace d’une semaine. Deux jours auparavant, un jeune commerçant de Boudjima a eu plus de chance en échappant de justesse des griffes des ravisseurs. Il a réussi miraculeusement à s’extraire de la tentative de son enlèvement par des individus armés et encagoulés comme à l’accoutumée. Des témoignages racontent que la victime, A Mokrane, habitant au village Iserrajen, à 200 mètres seulement du chef-lieu de la commune a été interceptée tôt dans la matinée par des inconnus qui ont braqué des armes sur lui le sommant de les suivre. Sous la menace, le jeune a pu fuir essuyant des coups de feu qui ne l’ont, fort heureusement, pas atteint. Hier, la police annonçait l’arrestation des auteurs qui ont agressé à l’arme à feu le citoyen de Boudjima.

Ainsi donc, le nombre de cas signalés dans la wilaya de Tizi Ouzou depuis une décennie est porté à quelque 78 cas. Des cas qui ont été signalés par les victimes seulement car d’autres, plus nombreux, ont payé les rançons dans le silence total. Les premières années de l’apparition de ce phénomène, en 2005, les parents des victimes subissaient le diktat de ces groupes dans le silence de peur et aussi de solitude. Trois victimes ont été exécutées alors que le reste a été libéré après versement de la rançon et d’autres suite à la pression des populations solidaires.

Le mur de la peur a été vaincu en fait à Iflissen lorsque les villageois se sont dressés devant les ravisseurs en affichant solennellement leur refus de payer la rançon réclamée. Une coordination des villages constituants les communes du littoral est née et des actions ont été menées. Les citoyens en sont arrivés à demander des armes pour se défendre.