Le groupe public Industries métallurgiques et sidérurgiques (Imetal) est en négociation avec des partenaires étrangers pour des partenariats dans les activités minières, et d’autres branches comme la tuberie et l’aciérie, a déclaré dimanche le P-dg de ce groupe, Kamel Djoudi.
S’exprimant sur les ondes de la radio nationale, M. Djoudi a indiqué que son groupe négocie avec des partenaires chinois pour développer le gisement de Gara Djebilet (Tindouf) qui recèle d’importantes réserves en minerai de fer.
« Les Chinois s’intéressent beaucoup à ce gisement. Nous sommes actuellement en négociations avec plusieurs partenaires pour créer un consortium pour prendre en charge ce gisement », a-t-il précisé estimant que ce domaine (mines) était un secteur « très pointu » que les Algériens ne pouvaient pas développer tous seuls et où un partenariat avec les étrangers était nécessaire.
Le P-dg d’Imetal a ajouté dans ce sens que son groupe misait beaucoup sur le développement des mines du fait qu’il soit un secteur « intimement lié à la sidérurgie », une priorité du gouvernement pour relancer l’industrie nationale.
Récemment, le ministre de l’Industrie et des mines Abdessalam Bouchouareb avait relevé que le gisement de Gara Djebilet constituait une « priorité » du gouvernement du fait que c’est projet structurant en termes de création d’emplois, de sécurisation des approvisionnements internes et des possibilités d’exportation.
Concernant l’acier, M. Djoudi a indiqué que le groupe était en cours de discussions avec un partenaire indien pour créer une aciérie dédiée spécialement aux secteur des transports ferroviaires (rails).
« Nous étions récemment en réunion avec le ministère des Transports et nous avons estimé les besoins du marché national du rail à 1,5 million de tonnes d’acier. Notre objectif est de créer une aciérie spécialement pour satisfaire ces besoins », a-t-il soutenu rappelant que l’Algérie importe annuellement de 6 à 7 millions de tonnes/an d’acier pour 7 milliards de dollars.
Dans le domaine de la tuberie, le groupe public compte conclure un contrat avec des opérateurs émiratis afin de développer cette activité.
En somme, le groupe Imetal, composé de 70 entreprises exerçant sur trois grands secteurs (sidérurgie, métallurgie et construction métallique) compte redéployer sa stratégie pour développer ces secteurs qui constituent une priorité du gouvernement.
Pour ce faire, le groupe est convenu la semaine dernière avec l’indien ArcelorMittal sur un schéma d’accord pour la restructuration de l’actionnariat des 3 sociétés ArcelorMittal Algérie, ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria et ArcelorMittal Tebessa.
Cette restructuration « s’inscrit dans le cadre de la volonté du gouvernement algérien d’assurer la promotion et le développement de l’industrie sidérurgique nationale et de contribuer positivement à son objectif de promouvoir l’autosuffisance en acier », avait expliqué le ministère dans un communiqué notant que cette reconfiguration s’inscrivait également dans le cadre de l’optimisation du portefeuille d’actifs d’ArcelorMittal.
Dans cette configuration, ArcelorMittal transférera ses participations minoritaires dans les deux sociétés ArcelorMittal Algérie (AMA) et ArcelorMittal Tébessa (AMT) ainsi que sa participation majoritaire dans ArcelorMittal Pipes and Tubes Algeria (AMPTA) à la partie algérienne qui contrôlera, de ce fait, pleinement ces sociétés.
Les deux parties doivent finaliser cet accord dans les prochaines semaines, pour renforcer le plan de développement des trois plateformes industrielles: le complexe d’El Hadjar, la tuberie et l’exploitation minière à Tébessa et leur pérennité sur le long terme.
A ce propos, le P-dg d’Imetal a indiqué que cette opération n’était pas une « nationalisation » ni une « renationalisation » de l’usine d’El Hadjar. « C’est simplement un rachat d’actions conclu après une série de négociations entre les deux groupes (Imetal et ArcelorMittal) qui recherchaient tous les deux à se restructurer ».
M. Djoudi a réaffirmé que l’Etat n’allait pas intervenir sur le programme d’investissement du groupe. « Imetal va financer ses investissements à travers des crédits bancaires », a-t-il dit assurant que tous les postes d’emploi sur les trois sociétés allaient être préservés et même renforcés à travers de nouveaux recrutements.