Groupe des 14 partis, Le défi de la mobilisation

Groupe des 14 partis, Le défi de la mobilisation

Alors que tout le pays est suspendu à la décision de Bouteflika de rempiler ou non pour un nouveau mandat, des partis dits d’opposition dont la plupart est de création récente s’emploient depuis plusieurs semaines à fédérer leurs énergies dans la perspective de présenter une candidature unique à même de pouvoir changer le rapport de force largement en faveur, dans les conditions actuelles, d’un éventuel candidat du pouvoir.

Appelé groupe des 14, ces partis dont le regroupement était initialement motivé pour la défense de « la souveraineté et la mémoire de l’Algérie » ne cachent par leur ambition d’arriver à terme à s’entendre sur un candidat consensuel. L’entreprise, somme toute légitime et de bonne guerre, ne s’annonce pas toutefois aisée face aux redoutables machines électorales que sont le FLN et le RND.

En plus de devoir s’entendre sur une feuille de route, laquelle définira le profil du futur candidat, ces partis sont appelés aussi à transcender les ambitions personnelles et les guerres de leaderships qui ne manqueront probablement pas de s’afficher et qui souvent torpillent pareille entreprise.

A cela, il faut ajouter l’impératif de la mobilisation. Car il faut bien se rendre à l’évidence : hormis le mouvement de la société pour la paix (MSP) qui jouit de structures solides, d’une base militante rompue à l’exercice de la politique et d’un capital expérience non négligeable même dans la gestion, peu de partis qui composent ce groupe peuvent se prévaloir de mobiliser la population, lassée par plusieurs années de terrorisme et de promesses sans lendemains.

Autres handicaps : absence d’un programme visible et de figures charismatiques susceptibles d’attirer l’électorat. Si le mérite de l’initiative est d’abord de dépasser les divisions, de s’entendre autour de quelques lignes directrices de principes, il reste qu’au regard du contexte politique et des moyens colossaux dont disposent le « camp d’en face », il serait pour le moins difficile, pour ne pas dire illusoire à ce conglomérat de peser de façon conséquent sur la scène politique.

A moins qu’il réussisse à fédérer toute l’opposition et à mobiliser toute la société civile. Encore qu’il faille compter avec le rôle de l’administration. Faut-il rappeler que le 1er octobre dernier, ces mêmes partis n’ont pas eu d’autorisation de se réunir dans un hôtel à Alger !

Sofiane Tiksilt