Mené deux fois par la Tunisie, le Cameroun a vraiment souffert, mais il a gagné le droit de poursuivre l’aventure grâce à un nul (2-2). Ce que les Gabonais, méconnaissables, n’ont su faire devant des Zambiens enthousiasmants et vainqueurs (2-1).
Cameroun-Tunisie (2-2) : le mental a parlé
Les Tunisiens étaient remontés comme des coucous ! Vexés sans doute de se voir cantonnés au rôle d’outsider, jeune est sympathique, et non à celui d’un ténor du football africain de ces dix dernières années. De leur côté, les Camerounais ne semblaient pas avoir retenu la leçon des deux premiers matches (Gabon et Zambie) où ils avaient concédé l’ouverture du score dans les premières minutes. Cette fois, c’est Chermiti qui mit la Tunisie sur de bons rails et l’adversaire dans de sales draps dès la première minute. Un scénario incroyable dans un stade largement acquis aux Lions Indomptables.
La léthargie camerounaise dura une quinzaine de minutes. Le réveil fut progressif, initié essentiellement par le capitaine Samuel Eto’o. L’Intériste était partout, gérait tout, notamment les nombreuses balles arrêtées, mais sans résultat. Domination totale des Camerounais devant des Tunisiens contraints d’utiliser des expédients pour conserver leur avantage.
La pression des hommes de Paul Le Guen finit par payer dès la première minute…de la seconde période. Où l’arroseur tunisien arrosé ! Eto’o eut raison d’insister, puisqu’il fut à l’origine de la délivrance des siens. On sentait que rien ne pouvait arriver à ces Lions décidément très costauds mentalement. À preuve, lorsque Chedjou trompa son propre gardien à l’heure de jeu suite à une longue passe lobée de Ben Saada, ils revinrent dans la partie dans la minute grâce à une frappe limpide de Nguémo. Une réaction qui résume à elle seule toute l’histoire de la sélection camerounaise. Les Lions sont vraiment les rois de l’émotion. Sans eux, une CAN ne serait pas une CAN. Quant à la Tunisie, en pleine reconstruction, elle reviendra certainement plus forte dans deux ans.
Le joueur : Samuel Eto’o, exemplaire capitaine
Ce match était le sien. L’homme aux cinq titres avec le FC Barcelone ne pouvait se résoudre à quitter la scène continentale sur un échec. Ce qui explique son abattage incroyable durant 90 minutes. Paul Le Guen n’a jamais eu à regretter d’en avoir fait son capitaine. Il a marqué son 18ème but en Coupe d’Afrique des nations.
Gabon-Zambie (1-2) : les Chipolopolo enfin récompensés
On pensait que le Gabon allait éviter de jouer le match nul dès l’entame. C’est pourtant ce qui se passa. Les protégés d’Alain Giresse abandonnèrent l’initiative aux Zambiens durant les vingt premières minutes. La chose qu’il ne fallait pas faire devant des Chipolopolo très gourmands en possession de balle. Dominés et malmenés par la technique ciselée de leurs adversaires, les Panthères abusèrent de longs ballons en direction d’un Daniel Cousin désespérément impuissant.
Le harcèlement des buts d’Ovono par les Zambiens finit par payer. D’abord grâce à un premier but plein de sang-froid de Rainford Kalaba et un second superbement construit et concrétisé par James Chamanga.
La messe était dite. Le Gabon n’est jamais entré dans cette partie. Son échec ressemble étrangement à celui de l’Algérie devant le Malawi. Sauf que les Algériens avaient encore deux matches pour redresser la barre. Quant à la Zambie, elle est enfin récompensée. Depuis un an, tout le monde loue la qualité de son jeu collectif et les arguments techniques de la plupart de ses individualités. Il lui manquait un brin d’efficacité. Elle l’a enfin trouvé et le Gabon l’a payé cher.
Le joueur : Jacob Mulenga, l’indispensable
Il fut le cauchemar des Panthères durant les 80 minutes où il resta sur le terrain. Doté d’une palette technique impressionnante, il provoqua sans arrêt délivra quelques caviars à Kalaba et à Katongo. Et eut la satisfaction de voir une de ses actions concrétisée par Chamanga en deuxième mi-temps.
Fayçal Chehat (Rédaction Football365/FootSud)
