Groupe Cnan,Les marins du Blida toujours en «otages»

Groupe Cnan,Les marins du Blida toujours en «otages»

Les 17 otages marins des pirates somaliens n’ont toujours pas enregistré de solutions à leur situation

Sans salaires depuis janvier 2011, les otages du navire algérien rappellent les responsabilités de la tutelle.

250 employés du groupe Cnan (Compagnie national algérienne de navigation), ont observé jeudi dernier, un arrêt de travail d’une demi-journée pour revenir à la charge de leurs revendications, a-t-on appris de sources concordantes. Venus de toutes les villes côtières du pays, les marins marchands se sont entendus pour décider d’un sit-in ce dimanche, 18 mars, au siège du ministère des Transports à Alger. «Nous avons été empêchés de sortir des ateliers de travail pour éviter l’élargissement de notre mouvement de protestation», ont affirmé des travailleurs que nous avons joints par téléphone au port d’Alger. Non satisfaits des promesses annoncées par leur syndicat, le comité de participation et la tutelle, nos sources ont mis au-devant, «l’urgence et la nécessité de l’élection de nouveaux représentants du syndicat et du comité de participation qui n’ont pas été à la hauteur des attentes», selon les différentes déclarations des travailleurs. La tenue d’une assemblée générale du syndicat, afin de revoir la composante du syndicat et du comité de participation (CP), est le seul moyen qui peut faire avancer leurs revendications, selon les déclarations des représentants des travailleurs.

«Qui ne peut pas assumer sa responsabilité syndicale en tant que telle, n’a qu’à laisser la place aux autres plus engagés dans les causes justes pour l’intérêt général des travailleurs», a-t-on indiqué. Nous avons essayé de contacter des représentants de leur syndicat pour de plus amples informations sur le sujet, en vain. Sans régularisation salariale et administrative depuis janvier 2011, les 17 otages marins des pirates somaliens, n’ont toujours pas enregistré de solutions à leur situation.

«Depuis ce cauchemar que nous avons connu, nous attendons nos salaires pour répondre aux besoins de nos familles. Les responsables disent qu’ils n’ont pas d’argent pour nous régulariser», a regretté Rabah Y., une des victimes du piratage des Somaliens, tout en avançant que l’affaire est passée aux instances des tribunaux à l’échelle internationale. Inquiet par la dégradation de leur situation, les 17 marins otages du piratage, demandent des attestations de garanties vis-à-vis de l’employeur, afin d’échapper au fâcheux scénario des clients de la défunte banque El Khalifa de Abdelmoumene Khelifa qui ont été escroqués par la plus injuste des ruses, qui n’est que «la trahison de la confiance».

Les marins ont exprimé des revendications qui dépassent leurs soucis de salaires cela fait plus d’un an déjà, mais ils sont allés plus loin en réclamant le rapatriement des navires algériens qui s’usent au fil du temps dans les ports des pays étrangers.

En mouvement de protestation depuis plusieurs mois, nos sources ont parlé d’un mouvement de protestation radical qui peut naître dans l’absence de la prise en charge de leurs revendications qui vont améliorer les conditions sociales et professionnelles légitimes des marins marchands.

Selon nos sources, les représentants des marins en concertation jeudi dernier, devront revenir avec force et présence demain dimanche, pour mettre la tutelle devant ses responsabilités. «Ça ne sert à rien de signer des conventions internationales, si elles ne sont pas respectées et appliquées sur le terrain», nous dit-on.