L’Algérie de Christian Gourcuff, un des prétendants au titre à la CAN-2015, se présente comme le favori d’une poule C aux airs de « groupe de la mort » avec le Ghana, le Sénégal et l’Afrique du Sud, à Mongomo.
Si le foot algérien n’en a pas fini avec certains démons comme la violence, avec le drame de la mort de l’attaquant camerounais Albert Ebossé en août dans le cadre d’un match du championnat national, il décolle sur le plan sportif, en témoigne la Ligue des champions africaine 2014 remportée par Sétif. L’Algérie est l’équipe africaine qui a fait la plus forte impression en bousculant jusqu’en prolongation l’Allemagne sur son parcours de championne du monde, en 8e de finale (1-2 a.p.).
Et si elle a changé de sélectionneur, Vahid Halilhodzic ayant laissé sa place à Christian Gourcuff après le Brésil, elle n’a pas molli: elle s’est qualifiée pour la CAN au gré de cinq victoires, et ne s’est inclinée que lors d’un dernier match sans enjeu. Les Fennecs, dont le statut de favori est aussi signifié par leur 18e rang au classement Fifa (équipe africaine la mieux classée), disposent désormais de deux leaders techniques avec Sofiane Feghouli (Valence) et Yacine Brahimi, qui explose cette saison à Porto.
Ils semblent désormais plus mûrs qu’à la dernière CAN, lorsqu’ils s’étaient fait éliminer dès le premier tour malgré des efforts de beau jeu, et paraissent armés pour remporter la compétition pour la deuxième fois (après 1990 à domicile).
Le Ghana, enfin ?
Le Ghana ne présente pas cette progression mais une constance: il a figuré dans le dernier carré des quatre dernières Coupes d’Afrique… sans aucun titre à la clef. Après un Mondial décevant (élimination au premier tour malgré un 2-2 méritoire face à l’Allemagne), l’équipe des frères Ayew et du capitaine Asamoah Gyan, à la lourde histoire personnelle avec la CAN, décrochera-t-elle un 5e titre continental ?
Le sélectionneur Avram Grant a conservé des cadres (Asamoah Gyan, Agyemang Badu, André Ayew, John Boye, Jonathan Mensah, Mubarak Wakaso), alors que Kadwo Asamoah est forfait sur blessure, et a insufflé de la jeunesse dans le groupe. Le technicien israélien, qui a succédé début décembre à James Kwesi Appiah, a aussi écarté le milieu Sulley Muntari et l’attaquant Kevin-Prince Boateng, qui s’étaient fait exclure lors du Mondial pour indiscipline.
Sénégal revanchard
Le Sénégal, lui, se doit une revanche après ses deux dernières CAN (2008 et 2012) achevées en fiasco (élimination dès le premier tour). Alain Giresse, en poste depuis début 2013, a la tâche de rendre aux Lions de la Téranga la place dans le foot africain que leur réservoir suppose, alors qu’ils n’ont jamais remporté le trophée continental. Sous son égide, le Sénégal a renforcé sa défense: il n’a encaissé qu’un seul but dans son parcours de qualifications. Le groupe possède de nombreux joueurs aguerris en France, notamment dans le secteur défensif, les Lamine Sané (Bordeaux), Papy Djilobodji (Nantes), Cheikh Mbengue (Rennes) et autres Idrissa Gueye et Pape Souaré (Lille).
Et en attaque, Giresse, qui n’a pas convoqué Demba Ba, peut compter sur des attaquants comme Moussa Sow (Fenerbahçe) et Papiss Cissé (Newcastle). La principale interrogation porte sur Sadio Mané, qui faisait figure d’homme en forme avant de connaître un pépin au mollet avec Southampton. Incertain, le meneur de jeu est finalement bien présent dans la liste des 23.
Et l’Afrique du Sud ? Elle s’est qualifiée pour une CAN pour la première fois depuis 2008 (elle était qualifiée d’office en 2013 en tant que pays organisateur) et connaît un regain au moral avec sa belle campagne éliminatoire (aucune défaite). Le drame qui l’a touchée, le meurtre de son gardien et capitaine Senzo Meyiwa en octobre, a aussi contribué à une forme d’union sacrée. Le sélectionneur Ephraim « Shakes » Mashaba s’appuie sur un groupe largement puisé dans le championnat domestique, mais sans Thulani Serero (Ajax Amsterdam), pourtant un habitué de la sélection.