«Le mouvement se poursuivra jusqu’à satisfaction des doléances» La circulation sur l’axe menant de Réghaïa vers Khemis El Khechna bloquée.
De multiples agitations, des plus menaçantes pour l’ordre public, se manifestent ici et là dans le pays, notamment après la publication récente des listes de bénéficiaires de programmes de relogements par les autorités locales.
L’un des derniers mouvements de protestation en date, s’est déclaré lundi dans la région Centre-Nord du pays, non loin de la capitale. Il a pour théâtre la localité de Ouled Moussa relevant de la wilaya de Boumerdès.
En effet, 300 occupants des chalets, depuis 2003 à Ouled Moussa, date du séisme qui avait affecté cette wilaya, sont sortis en masse pour occuper et bloquer la circulation sur l’axe routier reliant Réghaïa à Khemis El Khechna.
Ce mouvement, qui a débuté lundi en fin de matinée, se poursuivait encore hier, jusqu’à «satisfaction des protestataires» selon un manifestant qui a contacté L’Expression. Ce protestataire, «délégué» par les occupants des chalets en question, nous a déclaré que leur action s’inscrivait dans une «durée indéterminée et ne devra prendre fin qu’après satisfaction de la plate-forme de revendications» transmise, lundi, au président de l’APC.
Parvenus, après maintes tentatives, à être reçus lundi au siège de la daïra dont le premier responsable se trouve en congé, ils ont été informés par le Secrétaire général de l’institution que leur «cas n’était même pas programmé.» Ailleurs cependant, dans la localité mitoyenne de Ouled Haddad, la liste des bénéficiaires de la distribution de logements a bien été publiée, protestent-ils.
Malgré l’absence de sécurité, la propagation des maladies à cause de l’état plus que lamentable des lieux, le manque flagrant de commodités de vie, qui exposent les occupants à la chaleur suffocante de l’été et le froid glacial en hiver, ces chalets n’ont pas fini de faire parler d’eux.
Ceux qui ont été installés et distribués, tout le long de la zone touristique s’étalant sur la côte-est de la capitale, se trouvent à Bordj El Kiffan, Aïn Taya, Zemmouri, Dellys, Bordj El Bahri et autres localités du littoral, après le séisme survenu en 2001 dans la wilaya de Boumerdès. Ils sont aujourd’hui, âprement convoités par les mal-logés et attisent la cupidité de nombre de spéculateurs, manipulés par la mafia du foncier. Ils n’hésitent guère à revendre leur logis à concurrence de 30, 50, voire 60 millions de centimes pour de nouveaux occupants de ce «logement de transit vers un appartement social».
Plus de 20.000 sites de chalets sont concernés à travers tout le pays, notamment dans le centre. Après le relogement de leurs habitants, ces logis précaires en somme et dont la durée de vie est de dix ans au maximum, avaient été attribués à l’époque pour «une période ne devant pas dépasser 18 mois», (dixit Ouyahia en 2006).
Ils sont aussitôt indûment réoccupés dès le relogemnt des habitants par d’autres démunis pour pouvoir bénéficier à leur tour de logements en dur.La tension persiste partout dans le pays où le logement est devenu synonyme de «réussite sociale» pour les uns et «avenir sécurisant» pour le plus grand nombre de citoyens lambda.
Finalement, il est admis que chaque distribution de logements est toujours suivie par l’émeute. Le «Dossier logement» est devenu brûlant tout en devenant un sérieux cas d’ordre public.
Pour rappel, les habitants des chalets de Aïn Kehla à Herraoua et de Haï Koreichi sis dans la commune de Réghaïa se sont rassemblés récemment, encore devant le siège de la wilaya d’Alger pour demander leur relogement dans les meilleurs délais.
D’autres localités de la banlieue-Est de la capitale sont également touchées par les émeutes du logement comme la cité El Djorf à Bab Ezzouar. D’autres agitations viennent se greffer parallèlement à ces émeutes sur le logement. En effet, des mécontent se sont également exprimés tout haut comme par exemple la cité des fonctionnaires des Tagarins (El Biar) à Alger. Les habitants de ce quartier se plaignent de «l’état lamentable des voies de circulation délaissées par les services publics». Les habitants et les commerçants de ce faubourg «dénoncent» dans une lettre ouverte adressée au wali d’Alger, signée par plusieurs dizaines de locataires et commerçants du quartier, la dégradation de leur cité, causée par le non-achèvement des travaux confiés à une entreprise privée engagée par les services publics.
Ailleurs dans l’est du pays, à El Tarf, Annaba et dans la wilaya de Mila, plus précisément dans cette ville, le pire a été évité de justesse lundi dernier par l’annulation pure et simple de la liste des bénéficiaires, au nombre de 201 attributaires de logements publics locatifs, placardée dans la localité de Ferdjioua.