La grogne est encadrée par une authentique intersyndicale
Les blouses blanches ne décolèrent pas et risquent d’embraser le front social à la faveur d’actions qu’elles mèneront dans le cadre d’une intersyndicale.
Le secteur de la santé bouillonne. Les bureaux des différents syndicats doivent rendre compte à leurs bases respectives des démarches qu’ils ont jusque-là effectuées auprès de la tutelle, à savoir le ministère de le Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Ziari. Ce dernier a été, dès sa nomination, destinataire des revendications des partenaires sociaux, notamment le Snpssp et le Snpsp, respectivement Syndicat des praticiens spécialistes de santé publique et Syndicat national des praticiens de santé publique. A ces derniers vient s’ajouter le Syndicat des paramédicaux qui joint sa voix à celles des autres blouses blanches. En fait, la grogne est encadrée par une authentique intersyndicale qui semble s’impatienter de voir ses doléances prises en charge et des décisions tranchées par les plus hautes autorités de l’Etat.
Les 5 et 6 décembre derniers, travailleurs et fonctionnaires de la santé se sont réunis en Conseil national, à Tlemcen, afin d’examiner l’état d’avancement de leur plate-forme de revendications. Pour rappel, ils ont menacé d’une grève nationale dont le mot d’ordre sera donné le 18 du mois en cours. A l’origine de cette adhésion à la contestation massive, «un statu quo qui s’éternise!» explique le docteur Lyès Merabet du Snpsp qui, tout en louant l’aptitude à l’écoute qu’affiche le nouveau ministre de la Santé, dénonce «un dialogue à l’arrêt». En effet, ce syndicaliste rappelle une première et ultime audience marquée par la convivialité de M.Ziari. Il dénonce néanmoins l’atermoiement de l’administration dans l’application des accords convenus, à la suite de la réunion de différentes commissions, du temps des deux premiers ministres de la Santé, M.Ould Abbès et Barkat. Il conclut alors exaspéré: «Nous réalisons que le sort de nombreux dossiers, et donc celui des différents corps de la santé ne dépend pas uniquement de notre tutelle, mais dépend surtout d’autres départements ministériels, voire de la chefferie du gouvernement». «Jusqu’à maintenant, rien n’a été fait, pourquoi alors inviter les syndicats lorsque l’on sait que l’on débouche à chaque fois sur une situation de blocage?» s’interroge-t-il, indigné. «Les éléments décisifs de notre dossier ne sont malheureusement pas tributaires de notre seul ministère!» finit-il par lâcher en signalant qu’une lettre a déjà été adressée au Président de la République en vue d’attirer son attention sur leur situation alambiquée. «Nous n’allons pas faire marche arrière», menace-t-il enfin en mettant en avant deux principaux points qui sont autant d’écueils au dénouement rapide de la crise des professionnels de la santé en Algérie. Il s’agit, notamment du statut particulier et du régime indemnitaire. En attendant, les blouses blanches ne décolèrent pas et risquent d’embraser le front social à la faveur d’actions qu’elles mèneront dans le cadre d’une intersyndicale.
