20 décès ont été enregistrés, à ce jour, victimes de la grippe saisonnière. Ce n’est pas rien bien sûr, mais c’est un nombre moins important que celui enregistré l’année dernière, marquée par 27 décès. Et pourtant, la grippe saisonnière cette année a fait couler beaucoup plus d’encre et semé une plus grande panique. Le département de la santé explique cette tension par une communication plus importante sur les virus qui circulent.
Pour le Pr Smaïl Mesbah, directeur général de la prévention au ministère de la Santé, l’explication de cette tension est due à une communication plus intense sur le sujet. «Si le ressenti était teinté d’une certaine gravité cette année, c’est parce que nous avons été plus dans la communication par rapport au virus.
Le plus qui a été fait, c’est que nous communiquons davantage sur les virus qui circulent», affirmait ce matin le Pr Mesbah au micro de la Chaîne III de la Radio nationale. Il en veut pour preuve deux arguments. «Le nombre de formes graves cette année a atteint 180 contre 227 l’année écoulée», indique-t-il. Et d’ajouter : «L’année écoulée, nous avons enregistré 27 décès contre 20 cette année.» Il précisera tout de même qu’«il est vrai que parmi les causes des décès qu’on a eu à déplorer, trois types de virus ont été mis en cause. Et certains sont dus au virus H1N1». Un virus qui n’est pas plus mortel qu’un autre du fait qu’«il est contenu dans le vaccin», indique-t-il. «Les deux autres virus qui circulent sont le H3N2 et le B. Tous les trois sont ceux qui sont contenus dans le vaccin qui est mis à la disposition du citoyen», précise l’hôte de la Radio nationale. Il reviendra dans son intervention sur le décès du citoyen de Sétif qui revenait des Lieux Saints de l’islam, où il effectuait une Omra. Un cas qui a suscité des interrogations au sein de la population quand à savoir si les pèlerins sont suffisamment protégés durant leur déplacement.
«Pour tous ceux qui vont à la Omra, la vaccination demeure de fait», assure-t-il. Il expliquera toutefois que «la vaccination ne protège malheureusement pas à 100%. Elle protège à 70% ». Enfin, il reviendra sur l’annonce du département de la Santé, de lancer un système d’alerte et de riposte nationale de santé publique, notamment en ce qui concerne les menaces qui sont aujourd’hui les plus repandues comme le corona virus et l’Ebola. Il précisera qu’il s’agit «de faire en sorte que notre système de santé n’attende pas que le phénomène s’installe». «On s’inscrit dans l’anticipation», indique M. Mesbah. Pour lui, il s’agit là «d’une réponse fondamentale dans notre système de santé par rapport à ces nouvelles menaces». Il s’agit pour faire clair, indique-t-il, «de mettre en place un dispositif qui nous permette de nous préparer. Et cela en détenant des stocks de sécurité, des moyens de protection, des moyens de laboratoire et des moyens médicamenteux. Mais aussi en préparant des services qui ont déjà été identifiés pour l’isolement des maladies».
Lyes Sadoun