L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a relevé son niveau d’alerte face à la progression du virus de la grippe porcine, qui aurait fait plus de 150 morts au Mexique, et averti que plus aucune région du monde n’est désormais à l’abri de la menace.
Au Mexique cependant, foyer de l’épidémie et seul pays où des cas mortels ont été recensés, les autorités ont évoqué pour la première fois lundi soir un espoir de ralentissement de la propagation de la maladie. Le ministre de la Santé, José Angel Cordova, a expliqué que le nombre des décès suspects est passé de six samedi à cinq dimanche et trois lundi. Il a néanmoins annoncé un peu plus tard trois nouveaux décès, faisant passer le bilan « probable » provisoire de l’épidémie de 149 à 152 morts, bien que le nombre de morts avérés dans ce pays reste de 20.
Alors que de nombreux pays ont pris des mesures de prévention, l’OMS a fait passer lundi soir son niveau d’alerte de 3 à 4 sur une échelle qui en compte 6, signifiant « une montée en puissance significative » du risque de pandémie de la grippe porcine. « A une époque où les gens voyagent en avion très rapidement à travers le monde, il n’y a aucune région où le virus pourrait ne pas s’étendre », a prévenu depuis Genève le numéro deux de l’organisation, Keiji Fukuda. L’OMS n’a en revanche pas recommandé jusqu’à présent de restrictions de déplacements.
A New York, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a averti que le virus « pourrait causer une nouvelle pandémie ». Le virus est arrivé lundi en Europe avec trois premiers cas confirmés en Espagne et en Grande-Bretagne. Les Etats-Unis « agissent comme s’ils se préparaient à une pandémie », a affirmé leur secrétaire à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano. Aucun décès n’était encore enregistré aux Etats-Unis, tout comme au Canada, où six cas ont été confirmés et entre 10 et 12 personnes placées en isolement car présentant des symptômes « très proches » de ceux de la maladie.

Celle-ci, qui touche essentiellement « des jeunes adultes en bonne santé », selon les autorités mondiales de la santé, se transmet par voie respiratoire, d’homme à homme. Les symptômes (fièvre, maux de tête, courbatures) sont similaires à ceux de la grippe saisonnière qui tue chaque année dans le monde entre 250.000 et 500.000 personnes.
Lundi, les trois premiers cas avérés en Europe ont été détectés en Grande-Bretagne et en Espagne, chez des voyageurs de retour du Mexique, laissant craindre aux autorités sanitaires que le continent soit durement affecté. La Chine a fait état mardi de premiers cas suspects. 20 autres sont en observation en Espagne, une quinzaine en Grande-Bretagne, 40 en Australie, un en Corée du Sud, un en France, d’autres encore en Italie, en Suisse, au Danemark, en Suède, en Nouvelle-Zélande, au Royaume-Uni, en Israël, au Brésil, au Pérou, en Colombie. Dans certains pays, comme la France et la Belgique, des cas suspects se sont révélés négatifs.