Grippe porcine : La vaccination dans deux semaines

Grippe porcine : La vaccination dans deux semaines

La situation est certes stationnaire pour ce qui est de l’évolution épidémiologique de la pandémie de la grippe A (H1N1) au niveau de la wilaya de Constantine

Classée 2ème sur un plan national, et où les statistiques n’ont enregistré aucun changement, c’est-à-dire arrêtées aux 5 décès et 41 cas de grippe porcine confirmés par le laboratoire de référence de l’Institut Pasteur d’Alger (IPA), mais cela ne peut en aucune manière prêter à l’euphorie et constituer un indice de bonne santé», estime le directeur de l’établissement de santé de proximité «Mentouri», M. Nadjib Arab.

Et ce dernier d’ajouter dans ce contexte «qu’un foyer contagieux peut se déclarer à tout moment et en tout lieu, pouvant ainsi provoquer une propagation du virus sur une grande échelle en un laps de temps très court, au vu des capacités de transmission foudroyantes du virus de la grippe A».

Les facteurs de transmission du virus, par voie aérienne et/ou par contact avec des sujets atteints, facilitent une propagation de la maladie dans des sens très difficiles à contrôler et à circonscrire, avait récemment souligné le professeur A. Aberkane, ex-ministre de la Santé et responsable du SAMU, installé en tant que coordinateur du dispositif de lutte contre la pandémie de la grippe porcine au niveau de la wilaya de Constantine.

Toujours est-il qu’on nous confiera que plus d’une vingtaine de prélèvements opérés sur des sujets suspects à Constantine ont été transmis ces derniers jours à l’IPA pour confirmation de leurs cas, et en attendant les résultats des analyses virologiques, les statistiques peuvent connaître des changements importants.

La courbe du tracé des décès et autres cas confirmés atteints par le virus A (H1N1) épouse la forme exponentielle au fil des jours, d’autant que le climat hivernal favorise une évolution rapide de la pandémie en question.

Pour ce qui est des chiffres relatifs aux 8.000 cas confirmés de grippe A à travers le territoire national, les spécialistes font planer le doute sur leur véracité, car il n’existe aucune organisation de travail, ou «tableau de bord efficient», comme l’a indiqué le professeur Aberkane, qui pourrait résumer avec précision les statistiques relatives aux cas atteints de grippe porcine, ou ceux parmi eux qui sont seulement des cas suspects.

«La presse peut avoir ces chiffres, et le ministère de la Santé les siens, relèvera-t-il dans ce sillage, car la qualité de l’information n’est pas fiable pour l’instant, et il n’est pas évident de prétendre connaître réellement avec ces données ni le nombre de cas confirmés, ni le nombre de décès entraînés par la grippe porcine, car la situation peut totalement changer d’un instant à l’autre, sans que quiconque ne puisse s’en rendre compte.»

En tout cas, pour le moment la population attend avec impatience la campagne de vaccination, et toutes les structures de santé se trouvent fin prêtes pour lancer l’opération.

«On prévoit le lancement de cette opération de vaccination contre la grippe A dans deux semaines, annonce le docteur N. Arab, et ces opérations devraient concerner en premier lieu le personnel de la santé, puis les corps constitués, ensuite viendra le tour des enfants et des malades chroniques, et autres femmes enceintes».

A. Zerzouri .

La cellule d’information submergée d’appels

Le numéro vert 3030, mis à la disposition des citoyens pour s’informer sur la grippe A/H1N1, reçoit de plus en plus d’appels «sérieux ».

Les médecins spécialistes de la cellule chargée d’orienter et d’informer les citoyens en cas de suspicion de grippe porcine, affirment recevoir une moyenne de 300 à 400 appels par médecin, et ce, de 8h jusqu’à 21 heures, sans parler des équipes du soir qui continuent de recevoir des appels tout au long de la nuit.

Un médecin de la cellule a affirmé que les appels deviennent de plus en plus sérieux. «Les personnes qui appellent demandent le maximum d’informations, notamment sur le vaccin, depuis quelques jours». Notre interlocuteur a affirmé que depuis deux semaines, tous les appels sont centrés sur la fiabilité ou non du vaccin et sur la date et les lieux de l’opération de vaccination.

Des questions somme toute normales quand on sait que l’Algérie compte chaque jour de nouveaux cas de grippe A/H1N1, 553 cas confirmés dont 32 décès, alors qu’aucune date n’est avancée pour le lancement de la campagne de vaccination.

Pour le médecin de la cellule, «ce sérieux» remarqué chez les personnes qui appellent sur le numéro vert, est une preuve que les Algériens ont pris conscience de la gravité de la situation et les impacts possibles relatifs à la recrudescence du virus A/H1N1.

Il continue: «On reçoit moins d’appels de plaisantins, et beaucoup plus d’appels demandant des clarifications sur le vaccin». Et notre interlocuteur d’ajouter que son équipe essaye par ses réponses de clarifier les choses en insistant qu’il faut attendre les résultats des analyses et qu’il «faut faire confiance à nos experts qui travaillent d’arrache-pied pour garantir la sécurité sanitaire de nos concitoyens».

Les médecins spécialistes de la cellule ont pour leur part affirmé que le retard affiché dans l’opération de vaccination est dû au contrôle du vaccin seulement.

On s’est rendu à l’hôpital Mustapha et El- Qatar pour s’enquérir sur la prise en charge des malades au sein des hôpitaux de référence, mais les responsables de ces structures ont exigé des autorisations émanant du ministère de la Santé.

M. Aziza