La Chine continentale confirme, lundi 11 mai, son premier cas de grippe porcine. L’agence officielle Chine nouvelle, citant le ministère de la santé, indique que les tests pratiqués à l’hôpital des maladies infectieuses de Chengdu, la capitale provinciale du Sichuan, ont confirmé la présence du virus A (H1N1) chez un Chinois de 30 ans récemment arrivé des Etats-Unis. Cette contamination fait suite à un premier cas le 1er mai dans la région autonome de Hongkong. Un porte-parole du ministère, cité par Chine nouvelle, ajoute que la majorité des voyageurs du vol Pékin-Chengdu ont été localisés et mis en quarantaine.
De son côté, la France annonce lundi deux nouveaux cas confirmés, ce qui fait monter le nombre de personnes infectées à quinze dans l’Hexagone, mais il n’y a toujours pas de forme grave, selon la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, qui s’exprimait sur France-Inter. Tous les cas confirmés sont des cas « importés », c’est-à-dire que les personnes ont contracté la maladie à l’étranger – dix au Mexique, foyer de l’épidémie mondiale, et cinq aux Etats-Unis.
L’épidémie de grippe porcine a fait 53 morts dans le monde, dont 48 au Mexique, foyer mondial de l’épidémie, 3 aux Etats-Unis, 1 au Canada et 1 au Costa Rica. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) maintient un niveau d’alerte élevé de 5 (de quasi-pandémie) sur 6, avertissant que le virus pouvait connaître une atténuation pendant l’été puis une résurgence à l’automne dans l’hémisphère Nord. Selon le plus récent bilan de l’OMS, les Etats-Unis concentrent plus de la moitié des cas avérés de grippe porcine répertoriés dans le monde (2 254 sur un total de 4 379), très loin désormais devant le Mexique (1 626).
Plutôt que se focaliser sur les chiffres, Anne Schuchat, du Centre américain de contrôle et de prévention des maladies, a souligné qu’il fallait observer les tendances. « Notre estimation, c’est que la transmission [du virus] aux Etats-Unis est en cours. C’est un virus très contagieux similaire à celui de la grippe saisonnière », a-t-elle dit. Les autorités américaines étudient ses caractéristiques et encouragent tous les efforts lancés pour développer un vaccin.

Même s’il n’est pas très puissant pour le moment, « le virus de la grippe est imprévisible et peut se modifier », a averti Mme Schuchat. Elle a appelé les autorités sanitaires à se préparer aussi à l’arrivée de la grippe saisonnière dans l’hémisphère Sud et l’hémisphère Nord à l’automne, dont l’impact pourrait se combiner à celui du virus A (H1N1).