Prospectus de prévention, blouses jetables, bavettes, masques et test auriculaire… Tous les moyens sont mobilisés, au niveau des frontières, pour détecter les cas suspects de la grippe porcine – appelée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) grippe A (H1N1). Le gouvernement a décidé, depuis jeudi dernier, de relever le niveau d’alerte sanitaire à la phase 5 sur une échelle de 6, conformément aux recommandations de l’OMS.
A cet effet, les postes frontières sont mis sous haute surveillance. Au niveau des ports et aéroports, la mobilisation est au maximum. C’est ce que nous avons constaté, hier matin, à l’aéroport international Houari Boumediène. Dans cette infrastructure, qui reçoit la majorité des vols internationaux, un dispositif sanitaire exceptionnel a été mis en place. Des médecins, des infirmiers et des ambulances supplémentaires ont été mis à la disposition du centre de contrôle sanitaire (CSF) déjà existant à l’aéroport. « Nous avons quatre équipes. Chacune est composée de quatre médecins qui travaillent en permanence, 24 heures/24. Nous contrôlons, à la fois, les arrivants et les partants », explique docteur Labeb Abdelmadjid, médecin brigadier au niveau du centre de contrôle sanitaire.
Le contrôle à la descente de l’avion
L’installation de ce dispositif est intervenue suite à la réunion, mercredi dernier, du Comité local sanitaire (CLS) regroupant le ministère de la Santé, la direction de l’aéroport et les responsable de la police. Le comité en question a décidé, selon Benchihab Abdelkader, directeur du PSP Bordj El Kiffan (une structure sanitaire), de mettre tous les moyens à la disposition du CSF. « Nous avons eu toutes les facilités possibles pour accomplir notre mission. Nous avons également bénéficié de salles supplémentaires. Tous les partenaires de l’aéroport ont assisté à la mise en place de ce dispositif », ajoute-t-il, en précisant que le dispositif en question peut être amélioré et renforcé en fonction de la situation. Comment procède-t-on sur le terrain ? Les médecins sont mobilisés. Au niveau de chaque hall, une équipe fait le pied de grue. La première action du contrôle se fait avant même l’arrivée des passagers au poste de la police des frontières (PAF). « Nous observons les passagers. Et si nous voyons des personnes qui présentent des signes de maladie, nous les contrôlons », précise un médecin que nous avons rencontré au niveau du hall n°1 de l’aéroport.
« Le Tamiflu est disponible »
En compagnie de ses trois collègues, il procède au contrôle des passagers en provenance de la Turquie. « Nous contrôlons les passagers venant de tous les pays », souligne notre interlocuteur. En plus du contrôle, les médecins distribuent des prospectus de prévention qui expliquent aux visiteurs les procédures à suivre en cas de maladie. « Si vous revenez d’un pays touché par la grippe humaine d’origine porcine, vous avez été en contact avec des personnes atteintes de grippe porcine, adressez-vous au poste de contrôle sanitaire aux frontières dès votre arrivée », lit-on dans ce document. La même consigne est adressée aux passagers qui s’apprêtent à quitter le territoire national. S’il y a constatation d’un cas suspect, les médecins le soumettent immédiatement à un contrôle sanitaire. Toutes les situations sont prévues. Le premier contrôle se fait à l’aide d’un test auriculaire. « Toute personne qui présente des symptômes d’une maladie est soumise à ce test. Si le passager est contrôlé positivement, il est mis en quarantaine. Nous lui mettons une bavette et nous le conduisons illico presto à l’hôpital », a indiqué encore notre interlocuteur. Cela même si les résultats définitifs du test ne seront connus qu’après 72 heures. Même si jusqu’à présent aucun cas de maladie n’a été détecté en Algérie, la prévention est de mise.
En plus des examens au niveau des frontières, l’OMS exige aussi des contrôles au niveau de l’avion. « Le commandant de bord et son équipe sont également tenus de contrôler les passagers. S’ils constatent des cas de maladie, ils doivent agir en mettant des bavette aux personnes suspectes. Cela comme première action. En deuxième lieu, le commandant de bord doit informer les services de l’aéroport qui prendront les dispositions nécessaires pour contrôler tous les passagers à l’arrivée », dira pour sa part Mme Zouaoui, médecin chef au service du contarôle sanitaire. Dans ce cas de figure, enchaîne-t-elle, tous les passagers de l’avion concerné sont contrôlés au niveau du terminal 3. « Nous avons une salle d’une capacité de 80 personnes. Ce qui nous permet de contrôler rapidement tous les passagers », dit-elle. Les responsables du CSF assurent aussi que les médicaments, en particulier le Tamiflu, et les masques sont disponibles en quantité suffisante. Les mêmes responsables annoncent aussi la tenue, aujourd’hui, d’une deuxième réunion du CLS à laquelle tous les ministères seront associés pour décider des mesures à prendre à l’avenir. « Le dispositif sanitaire peut être amélioré et renforcé en fonction de la situation », lancent-ils.