Au total, 32 cas suspects sont recencés en France. L’OMS recense désormais plus de 100 cas confirmés dans le monde et envisage de relever encore son niveau d’alerte après un premier décès aux USA, celui d’un enfant mexicain de 23 mois.
L’Organisation mondiale de la santé redoute plus que jamais l’explosion d’une pandémie. L’agence sanitaire, qui recense pour l’instant 105 cas confirmés dans le monde, envisage de relever son niveau d’alerte à 5 sur une échelle qui en compte 6. Les chiffres de l’OMS sont souvent inférieures aux bilans communiqués par les pays concernés en raison des procédures de vérification effectuée par l’OMS après leurs annonces.
Pour tenter de contenir l’épidémie, les pays multiplient les mesures préventives : interdiction d’importation des porcs mexicains en Chine, Thaïlande ou Equateur et incitation à ne pas se rendre au Mexique émise par le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Italie ou les Pays-Bas. Barack Obama a demandé mardi soir au Congrès d’accorder une aide de 1,5 milliard de dollars pour à renforcer les capacités de réaction américaines face à cette crise sanitaire. La Californie a décrété l’état d’urgence.
Au Mexique, foyer d’origine du virus mutant H1N1, le gouvernement de Felipe Calderon, accusé de n’avoir pas su réagir à temps face à l’épidémie, a décidé la fermeture des sites archéologiques. Les autorités mexicaines, qui avaient jusqu’ici compté 20 cas de décès dûs à la grippe porcine, ont ramené ce chiffre à sept et 159 cas de décès «suspects» qui pourraient être dûs à la maladie. Pas moins de 1.300 personnes sont hospitalisées pour des symptômes ressemblant à ceux de la grippe porcine. Dans la ville de Mexico, restaurants, cafés et discothèques ont été fermés. Le pays a mis en place un système de dépistage rapide qui doit permettre de détecter et d’isoler plus rapidement les citoyens soupçonnés d’être contaminés.
Quatre nouveaux pays touchés
Malgré ces mesures, la pandémie continue de s’étendre. Mercredi, les Etats-Unis (65 cas confirmés) ont annoncé la permière victime de la maladie sur leur sol : un enfant mexicain atteint est décédé au Texas, où il s’était rendu pour y être soigné. C’est la première mort confirmée de cette maladie hors du Mexique. En Californie, le gouverneur a décrété l’Etat d’urgence. Les autorités californiennes enquêtent aussi sur deux autres morts, probablement dues à la grippe porcine. Le directeur des Centres de maladie et de prévention américains (CDC), Richard Besser, avait annoncé mardi soir que les Etats-Unis devaient «s’attendre à des décès».
Mercredi matin, on comptait trois nouveaux pays ayant des cas de contaminations avérées : l’Allemagne (3 cas confirmés), la Nouvelle-Zélande (3 cas confirmés), Israël (2 cas) et le Costa-Rica, où une jeune femme de 21 ans est la première personne d’Amérique Centrale à avoir contracté le virus.
En Amérique, on compte désormais 6 cas confirmés au Canada, dont 7 recensés pour la seule journée de mardi dans la province d’Alberta ; et l’Amérique du Sud n’est pas épargnée, avec 24 cas suspects au Chili ou 42 en Colombie. Le continent africain est à son tour touché avec deux cas suspects en Afrique du Sud, chez des personnes de retour du Mexique.
Partout, les contaminations probables ou soupçonnées se multiplient. La maladie a également atteint le Proche-Orient, avec deux cas «non mortels» diagnostiqués en Israël. La Nouvelle-Zélande confirme 3 contaminations supplémentaires parmi un groupe de scolaires de retour du Mexique, soit 14 contaminations probables au total. 179 Néo-zélandais présentant des symptômes suspects sont par ailleurs placés en isolement. Sur les autres continents, on compte 5 cas suspects en Corée du Sud, qui en recensait 9 mardi, 4 à Hong-Kong, 70 en Australie.
En Europe, outre l’Allemagne, la Grande-Bretagne compte cins cas confirmés, de même que l’Espagne, l’Autriche a confirmé un cas et des patients sont en observation au Danemark, en Suède, en Grèce, en République Tchèque, en Allemagne, en Italie, en Irlande, en Autriche, en France, en Suisse, en Pologne ou aux Pays-Bas.
32 cas suspects en France, dont deux fortement
En France, les autorités font état mercredi de deux cas «très fortement probables» de grippe porcine. Deux nouveaux cas ont été signalés mardi soir en région parisienne. Il s’agit d’un homme et une femme hospitalisés à l’Assistance Publique des hôpitaux de Paris (AP-HP). Des tests sont en cours et les résultats seront connus dans les 72 heures. Comme le prévoit le dispositif de prise en charge, les personnes de leur entourage ayant eu des contacts étroits vont recevoir un traitement antiviral préventif. Il leur est demandé de limiter leur déplacement», explique l’Institut de veille sanitaire (Invs).
On compte désormais 32 cas suspects dans notre pays, répartis «un peu partout» selon Françoise Weber, directrice de l’Invs. Ces personnes sont placées à l’isolement le temps d’effectuer des tests. Toujours selon Françoise Weber, «on s’attend à ce qu’il y ait de plus en plus de cas à tester»,car on compte «un grand nombre de gens qui rentrent» du Mexique et que «de plus en plus de gens ont de faibles symptômes». Les autorités françaises ont franchi un cran supplémentaire mardi en déconseillant fortement aux Français de se rendre au Mexique. Et le gouvernement pourrait décider de suspendre les liaisons aériennes vers le Mexique, a-t-on appris officiellement mercredi.
Un vaccin pour 50% de la population
La France est protégée contre une pandémie avérée, assurent les laboratoires pharmaceutiques. Roche, producteur du Tamiflu, l’un des deux médicaments recommandés contre la maladie avec l’antigrippal Relenza, assure que les stocks permettent de couvrir «plus de la moitié de la population».
Le directeur général de la Santé, Didier Houssin, assure pour sa part que si «personne ne peut dire la dynamique que va suivre l’épidémie, si elle va s’étendre ou s’éteindre comme un feu de paille», la France est «préparée depuis quatre ans» ce qui devrait permettre «de limiter les conséquences les plus néfastes».