Grippe «A» : Le vaccin et la vaccination en question – Sont-ils sûrs ?

Grippe «A» : Le vaccin et la vaccination en question – Sont-ils sûrs ?

Les résultats des études faites jusqu’à présent semblent indiquer que les vaccins contre la grippe pandémique sont aussi sûrs que les vaccins contre la forme saisonnière.

Les effets secondaires observés jusqu’ici ressemblent à ceux que l’on constate avec les vaccins contre la grippe saisonnière.

Qu’en est-il de l’innocuité pour les femmes enceintes ?

Jusqu’à présent, les études n’ont pas révélé d’effets nocifs sur la grossesse, la fécondité, l’embryon ou le fœtus en développement, la naissance et le développement post-natal.

Compte tenu du risque accru de maladie grave pour les femmes enceintes infectées par le nouveau virus grippal, comme le montrent les études cliniques, elles constituent un groupe qui doit être vacciné, si l’approvisionnement en vaccins le permet. Selon des études récentes et par rapport à la population en général, les femmes enceintes infectées courent un risque 10 fois plus élevé de devoir être hospitalisées en unité de soins intensifs et 7 à 10% des cas hospitalisés sont des femmes au deuxième ou au troisième trimestre de la grossesse. Les bénéfices de la vaccination dépassent de loin les risques.

Des études complémentaires se poursuivent sur les femmes enceintes après la vaccination.

Mon enfant risque-t-il une réaction après la vaccination ?

Les réactions les plus fréquentes après la vaccination antigrippale chez l’enfant sont les mêmes que celles que l’on observe après d’autres vaccinations (douleur au point d’injection, fièvre). L’agent de santé ou de vaccination qui s’occupe de l’enfant peut conseiller la méthode la plus adaptée pour soulager les symptômes. Si l’on a des inquiétudes à propos de l’enfant suite à une réaction, il faut consulter un agent de santé le plus vite possible. On notera que l’enfant peut souffrir d’un état pathologique sans rapport avec la vaccination mais qui, par coïncidence, se manifeste après la vaccination.

Les vaccins contre la grippe pandémique contiendront-ils du thiomersal qui, selon certains, présente un risque pour la santé ?

Le thiomersal est un conservateur utilisé couramment pour éviter que les vaccins ne soient contaminés par des bactéries en cours d’utilisation. Les vaccins inactivés en contiennent s’ils sont fournis en flacons multi-doses. Certains produits peuvent renfermer des «traces» de thiomersal, quand ce produit chimique est utilisé pour ses propriétés antibactériennes pendant la fabrication, puis éliminé à un stade ultérieur, au moment de la purification.

Le thiomersal ne contient pas de méthyle-mercure, un composé d’origine naturelle dont les effets toxiques sur l’être humain ont été bien étudiés. Il contient du mercure sous une forme différente (l’éthyle-mercure, que l’organisme n’accumule pas et qu’il métabolise et élimine bien plus vite que le méthyle-mercure). Des groupes scientifiques ont examiné rigoureusement l’innocuité du thiomersal. Rien n’indique une quelconque toxicité en cas d’exposition du nourrisson, de l’enfant ou de l’adulte, y compris la femme enceinte, à ce produit dans les vaccins.

Pourquoi certains vaccins contre la grippe pandémique contiennent-ils des adjuvants et d’autres pas ? Les vaccins adjuvés posent-ils un risque pour la santé ?

Les adjuvants sont des produits qui renforcent la réponse immunitaire aux vaccins et les rendent plus efficaces. On les utilise depuis de nombreuses années pour certains vaccins. Les données scientifiques confirment leur innocuité pour la production des vaccins contre la grippe pandémique.

Certains vaccins contre la grippe saisonnière, destinés à des personnes dont la réponse immunitaire à la vaccination est insuffisante, contiennent un adjuvant. Certains vaccins contre la grippe pandémique en renferment aussi pour diminuer la quantité d’antigène viral devant être utilisée (un antigène est une substance capable de stimuler la réponse immunitaire).

Ce sont les fabricants qui décident si un produit doit être formulé avec ou sans adjuvant.

Les adjuvants utilisés dans les vaccins contre la grippe pandémique sont déjà homologués pour d’autres vaccins (contre l’hépatite B, la grippe saisonnière, pandémique ou d’autres) et leur innocuité n’est plus à démontrer.

La vaccination antigrippale peut-elle provoquer le syndrome de Guillain-Barré ?

Le syndrome de Guillain-Barré est un trouble immunologique d’évolution rapide affectant le système nerveux périphérique et entraînant une faiblesse musculaire. La plupart des sujets atteints en guérissent complètement, mais certains gardent une faiblesse chronique. Il peut apparaître à la suite de diverses infections, dont la grippe.

En général, il survient avec la même fréquence chez les personnes ayant reçu les vaccins disponibles que chez les sujets non vaccinés. Des études et des analyses de données approfondies sur les vaccins antigrippaux n’ont révélé une relation bien établie de cause à effet que pour le vaccin de 1976, qui contenait une souche virale H1N1 analogue à la grippe porcine.

On n’a jamais retrouvé d’autre lien net avec d’autres vaccins antigrippaux, que ce soit pour la grippe saisonnière ou pandémique.

Lamia Baïche.