Le gouvernement irakien a décidé d’interdire à compter du début du Ramadhan, et jusqu’à nouvel ordre, aux fidèles d’effectuer la Omra en raison des risques de propagation de la grippe porcine.
Auparavant, l’Iran et la Tunisie avaient pris la même sage décision. Le Maroc étudie toujours la question. L’Egypte a lancé une mise en garde à ses 600.000 pèlerins.
L’Arabie Saoudite enregistre plus de 600 cas de grippe porcine confirmés pour 6 décès déjà.
N’en déplaise à certains, qui tentent de faire passer leur pseudo-conviction, avant la vie des hommes, le Hadj, prévu cette année en novembre, pourrait coïncider avec le pic de l’épidémie de grippe.
Devant cette progression, plusieurs pays arabes et/ou musulmans ont interdit la Omra durant le Ramadhan.
La décision est responsable. La vie des hommes n’a pas de prix même si certains n’hésitent pas à affirmer sur un ton de docte colère à tous les outrecuidants qui osent poser la question d’une éventuelle annulation de la saison que le pèlerinage aura bel et bien lieu.
Certains ont même crié à l’hérésie. Comment oser dire qu’il faut «peut-être» reporter le pèlerinage cette année en raison des risques de propagation du virus parmi les pèlerins venus de toutes les régions du monde ?
Oui la question mérite d’être posée. En Algérie, on est toujours dans l’expectative. Maintenir ou annuler ? That’s the question! Mais qu’attendent les pouvoirs concernés pour se prononcer sur la question ?
Faut-il attendre une fetwa des ulémas de Somalie, de Djibouti ou bien des îles Comores, membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) pour suivre ?
A moins que Bouabdallah Ghlamallah, ne prépare une surprise de taille.
Alors que la polémique enfle toujours quant à l’annulation du petit pèlerinage, c’est le silence-radio du côté des autorités concernées.
C’est un véritable no man’s land d’informations. Quoique rassurés par les propos de Hadj Barbara, directeur de l’Office national du Hadj et de la Omra, les quelque 120.000 candidats pour la Omra restent dans l’expectative.
Les coeurs battent la chamade. Les potentiels pèlerins craignent que leur voyage ne soit remis en question devant la propagation de la grippe A/H1N1 à travers le monde, notamment en Algérie où 20 cas sont confirmés dont l’un n’est autre qu’un pèlerin revenu de la Omra.
Certes, l’Algérie a passé commande de 65 millions de doses de vaccin contre la grippe porcine. Mais, est-ce suffisant ?
Présentement, les Algériens sont en droit de savoir: il faut trancher sur la question en toute responsabilité.
Le maintien ou l’annulation de la Omra est un vrai dilemme pour les pouvoirs publics algériens.
Et le retard enregistré pour rejoindre la décision des ministres arabes de la Santé, d’interdire le Hadj aux femmes enceintes, aux personnes âgées de moins de 12 ans et de celles de plus de 65 ans, car se sont les plus exposées au danger, ne fait qu’exacerber les Algériens.
Pourtant, il n’ y a pas plus «péché» que d’envoyer un homme à la mort. En effet, en permettant aux Algériens de se rendre dans un lieu où seront rassemblés pendant deux semaines des millions de gens venus de toutes les régions du monde, dont plusieurs sont contaminées, ne les feront qu’exposer aux risques d’une contamination avérée.
A ce sujet, certains érudits n’ont pas hésité à affirmer que celui qui meurt de la grippe porcine en allant accomplir un pèlerinage sera compté parmi les martyrs.
Alors que d’autres ulémas soutiennent que ceux qui vont à La Mecque en sachant qu’il y a un fléau est plus proche du suicidé que du martyr.
Et sur ce point, l’Islam recommande le principe de précaution et dispose même que la nécessité rend licite ce qui est interdit.
Alors qu’attendent les responsables concernés pour se prononcer? A moins de vouloir s’en remettre…à la volonté divine.
Fouad IRNATENE