Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a annoncé hier la décision de son département de porter une plainte judiciaire contre la chaîne de télévision privée, El Watan TV, pour avoir reçu sur son plateau l’ex-chef de l’AIS Madani Mezrag, samedi dernier.
« La chaîne et son directeur ont violé le code de l’information en permettant à leur hôte de porter atteinte aux valeurs de l’Etat et de la République ; aussi nous avons décidé de saisir la justice », a-t-il déclaré hier lors du Forum d’El Moudjahid. Le ministre a même affirmé que la chaîne, qui est de droit international, travaille de manière « informelle et illégale ».
« Cette chaîne exerce de manière informelle et illicite. Je pèse mes mots », a-t-il insisté. Concernant le sort de l’ex-chef de l’AIS Madani Mezrag, le ministre a affirmé qu’il ne peut pas intenter une action judiciaire contre lui bien qu’il ait porté atteinte aux valeurs de la République et de l’Etat algérien, car cela ne relève pas des prérogatives du département de la Communication.
Par ailleurs et à propos des déclarations du patron de Cevital, Issad Rebrab contre les accusations du ministre de l’Industrie via une chaîne de télévisions étrangère, Grine a démenti l’existence d’une quelconque action judiciaire contre l’homme d’affaires. « A ma connaissance, il n’existe aucune plainte contre l’homme d’affaires Issad Rebrab. Je le tiens des plus hautes autorités du pays », a-t-il assuré.

Le ministre a toutefois conjuré l’homme d’affaires de venir en Algérie afin d’apporter les « preuves » de ses accusations au lieu de s’exprimer de l’étranger.
« S’il a des preuves, qu’il vienne ici les démonter « , a-t-il lancé. Rebrab avait affirmé à la chaîne El Magharibia mardi qu’il a fait l’objet d’un mandat d’arrêt visant à le faire taire sur la polémique qui l’oppose, depuis quelques jours, au ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouareb.
Rebrab avait accusé le ministère de bloquer ses projets d’investissements et le ministre a répondu qu’il n’y a aucun blocage, accusant l’industriel de vouloir importer de vieux équipements pour l’une de ses usines implantées en Algérie et que l’importation d’équipements vétustes est interdite par la loi.
A propos du licenciement de certains journalistes de la presse écrite privée en raison de la réduction des pages publicitaires octroyées par l’ANEP, le ministre a répondu qu’il s’attelle depuis son installation à la tête du département de la communication d’améliorer la situation des journalistes contre l’injustice des directeurs de journaux.
Il a toutefois souligné qu’il revient à la corporation de s’organiser pour défendre ses droits au lieu d’attendre que les solutions lui viennent de la tutelle.
Le ministre a annoncé par ailleurs une rencontre dimanche prochain avec le directeur de l’ANEP pour discuter des dossiers relatifs au secteur de la presse. Il a également annoncé l’ouverture de la maison de la presse de Tizi Ouzou, qui va être baptisée au non du défunt journaliste Malek Aït Aoudia.