Grine demande aux correspondants des médias étrangers de « respecter les règles » et de « rentrer dans le rang »

Grine demande aux correspondants des médias étrangers de « respecter les règles » et de « rentrer dans le rang »

Les correspondants des médias étrangers doivent « respecter les règles du jeu » et « rentrer dans le rang » a averti, jeudi, le ministre de la Communication, Hamid Grine, qui donnait une conférence de presse à l’issue d’une rencontre sur « l’éthique de l’information ».

Une déclaration qui intervient à la suite de la polémique provoquée par le retrait de l’accréditation du journaliste Boualem Ghomrassa, correspondant du journal londonien al-Sharq-al-Awssat depuis une dizaine d’années.

Le journaliste a indiqué que ce sont ses prises de positions de citoyen exprimées sur la chaîne Al-Magharibya, établie hors d’Algérie, qui lui ont valu cette interdiction d’exercer qui lui a été signifiée le 25 février dernier.

« Un responsable au ministère m’a indiqué que cette interdiction est due à mes positions opposées à certains responsables de l’Etat et que j’ai exprimées sur une chaîne de télévision étrangère et que cela est contraire à la charte d’éthique des correspondants de la presse étrangère ».

Le responsable au ministère, a-t-il indiqué a invoqué une « charte d’éthique des correspondants de la presse étrangère » dont il n’a jamais entendu parler. « Quel lien peut-il y avoir entre mes opinions sur des responsables dans l’Etat avec mon travail de correspondant de presse » s’est interrogé le journaliste qui a dénoncé des pratiques dignes de « l’ère stalinienne ».

Le journaliste qui a dénoncé une nouvelle « campagne » contre la presse ciblant les correspondants étrangers a souligné que dans le cas où il y a diffamation, il revenait à la justice de trancher.

Grine ne « reculera pas »

Le ministre de la communication, Hamid Grine, a affirmé qu’il était du droit de l’Etat algérien de ne « pas renouveler l’accréditation des correspondants des chaînes et des journaux étrangers qui insultent, diffament ou usent de violence verbale ou écrite ».

Les « correspondants étrangers doivent respecter les règles » a-t-il dit en annonçant qu’un communiqué sera publié pour rappeler aux « correspondants des chaînes et des journaux étrangers en Algérie à la nécessité de respecter les lois algériennes et l’éthique de la profession et d’éviter l’insulte, la violence et la diffamation, faute de quoi ils se verront retirer leurs accréditations ».

La position du gouvernement algérien en la matière est « claire » et « ne changera pas », a affirmé M. Grine, soutenant que son ministère « ne reculera pas devant la violence, l’insulte et la diffamation ».

Pour rappel, les relations entre le ministre de la communication et certains journaux privés sont très tendues, ces derniers l’accusant d’exercer des pressions sur les annonceurs privés pour les dissuader de placer de la publicité.