C’est paradoxal, ces tensions exercées sur Alger interviennent alors que les marches y sont toujours interdites, malgré la levée de l’état d’urgence en 2011.
La capitale est «hypertendue» ces dernières semaines. Elle a même fait un pic de tension hier. Les causes? Alger vit au rythme de grèves et autres mouvements de protestation, en particulier celle de la santé qui a paralysé hier les hôpitaux du pays. Les autorités ont peur des débordements. Et ce n’est pas la forte présence policière qui s’est fait remarquer hier dans tout Alger, qui va le contredire.
Les routes de banlieue menant vers la capitale ont vu une présence policière inhabituelle. Même les barrages filtrant à l’entrée d’Alger étaient en poste avancé, passant au peigne fin les véhicules qui affluent vers la capitale. Des policiers étaient également postés à l’entrée de l’hôpital Mustapha-Pacha où s’étaient rassemblés les praticiens de la santé en grève. Tous les points de rencontre de la capitale étaient sous haute surveillance par les forces de l’ordre. La veille déjà, un rassemblement pacifique de jeunes du «pré-emploi» devant l’APN, avait été empêché. Des centaines de manifestants venus de plusieurs wilayas du pays avaient été dispersés par les forces de l’ordre. Même des parlementaires n’ont pas été ménagés. La journée d’hier a été marquée, outre la colère des syndicats de la santé, par celle de la population qui n’a pas trouvé où se faire soigner. En plus de l’érosion de leur pouvoir d’achat, les Algériens sont révoltés par cette information faisant état de l’augmentation des salaires des députés. Néanmoins, ce ne sont pas les seuls éléments qui ont mis la capitale sous haute tension. Le verdict de la Ligue nationale de football concernant le Mouloudia Club d’Alger, qui avait boycotté la cérémonie de remise des médailles après sa défaite en finale de la Coupe d’Algérie, laisse craindre le pire aux autorités. Le football étant l’opium du peuple, les enjeux restent sensibles et particulièrement dangereux. c’est dire l’inconscience des dirigeants mouloudéens. En somme, à chaque fois, que la tension sociale monte, c’est la capitale qui subit. Cela est paradoxal, car les autorités essayent de toutes leurs forces de la préserver de ces tensions. Et ainsi préserver l’image du pays. Malgré la levée de l’état d’urgence en 2011, Alger bénéficie d’un «statut particulier» avec l’état de siége qui interdit la tenue de toute marche ou manifestation à son niveau.