Plusieurs secteurs enregistrent ces jours-ci des mouvements de protestation pour divers motifs, lesquels tendent tous vers une seule finalité : l’amélioration des conditions de vie socioéconomiques.
Si les manières de réclamer leurs droits et d’exprimer leur ras-le-bol sont différentes, les revendications des protestataires sont, elles, presque identiques : emploi, logement, augmentation salariale, amélioration des conditions de vie.
Dans la wilaya de Boumerdès, les chômeurs des localités de Naciria et de Bordj Ménaïel, ont poursuivi hier, pour la deuxième journée consécutive, leur manifestation pour protester contre le chômage. Les manifestants, qui ont bloqué de nouveau la RN12 reliant Tizi Ouzou à Alger à l’aide de pneus brûlés et de blocs de pierres, réclament que soient tenues les promesses qui leur ont été faites par les responsables de la daïra quant à leur recrutement dans le cadre du dispositif CFI. Dans la wilaya de Béjaïa, une centaine de travailleurs de l’Entreprise des travaux d’électricité (Etde), n’ayant pas perçu de salaire depuis quinze mois, ont observé hier un sit-in devant le siège de la wilaya.
Ces travailleurs exigent la reprise de leur entreprise par l’Etat et le paiement de leurs arriérés de salaires et de leurs indemnités conformément, selon eux, au décret exécutif du gouvernement. A l’ouest du pays, 150 gardes communaux de la wilaya de Saïda ont observé, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya. Ce mouvement de protestation intervient suite aux mesures prises par le ministère de l’Intérieur relatives au redéploiement de ce corps. Les protestataires ont annoncé leur refus de rejoindre la vie civile en devenant de simples agents de sécurité dans des administrations publiques. Pour protester contre le décret présidentiel datant du 17 décembre, lequel stipule que le diplôme de mastère (bac +5) est désormais équivalent au diplôme de magistère (bac +7), les étudiants de plusieurs grandes écoles universitaires ont décidé d’entamer une grève illimitée. Ils se sont rassemblés hier devant le ministère de l’Enseignement supérieur, en dépit de l’interdiction des marches et rassemblements sur la voie publique à Alger. Ils ont insisté sur le fait que leurs revendications n’ont rien de politique. En outre, et après deux jours de grève consécutifs observés à travers 40 wilayas du pays, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) s’est dit «prêt à dialoguer» avec le ministère de la Santé, a indiqué, hier, son secrétaire général, Ghachi Lounès. Ce dernier a exprimé la disposition du SAP à dialoguer de nouveau avec le ministère de la Santé autour des revendications qui ont motivé la grève illimitée des paramédicaux, entamée mardi. Il a déclaré, toutefois, que le SAP ne veut pas d’un dialogue de sourds et maintient ses revendications, à savoir un engagement écrit du ministère concernant l’intégration dans le tableau A catégorie 11, l’intégration de la formation paramédicale dans le système LMD (licence-mastère-doctorat) et la réintégration de 6 collègues suspendus.
Sur le déroulement de la grève, il a soutenu qu’elle est observée dans 40 wilayas et que le taux de suivi global est estimé à 90%. Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a estimé, par ailleurs, que la grève a été faiblement suivie hier avec un taux de 11,57%.