Même si le Cnapest a décidé d’interrompre la grève, le mouvement de protestation des enseignants reprendra à partir du 10 mars prochain. Il sera cyclique chaque mois. Ceci au grand dam des parents d’élèves qui sont de plus en plus excédés et inquiets pour l’avenir de leurs enfants.
Joint par téléphone, le vice-président de cette organisation ne semble pas tout à fait convaincu des démarches entamées par les syndicalistes ayant paralysé le secteur en ce début du 2 e trimestre.
«Je ne suis pas contre le principe de la grève qui est un droit constitutionnel, mais je pense que l’absence d’une culture syndicale et de concertation a conduit le dialogue entre les deux parties en conflit vers une impasse», a expliqué, Mohamed Benstara. Selon lui, «Le ministère de tutelle ne peut pas régler séparément les problèmes des syndicats. C’est impossible ! Il faut trouver une solution pour l’ensemble des problèmes posés par l’organisation syndicale, ou du moins un juste milieu entre les deux camps pouvant soulager les enseignants et garantir le droit des élèves à l’éducation», a-t-il recommandé.
Il estime que « si les syndicats arrivent à satisfaire 50 % de leur revendications, c’est déjà une réussite et puis il faut du temps pour pouvoir régler tous les problèmes socioprofessionnels que rencontrent les travailleurs du secteur de l’éducation. Avant même l’entame de cette grève, le président de l’Association nationale des parents d’élèves, Ahmed Khaled avait appelé les 12 syndicats du secteur de l’Education à une «trêve d’une année» et à adhérer au «Pacte national pour la préservation de l’école algérienne», afin de régler les problèmes socioprofessionnels des enseignants. M. Khaled avait indiqué aussi que «les parents d’élèves sont contre la grève car elle coïncide avec le 2 trimestre qui est très court et les examens sont programmés pour la fin du mois». Pour lui «les syndicats doivent se pencher sur d’autres problèmes que rencontrent les élèves, à savoir, les problèmes du transport et la surcharge dans les classes, estimant que «l’intérêt de l’élève est primordial». Cet appel n’a pas eu un écho favorable puisque les choses se sont déroulées exactement dans le sens contraire. Et en dépit des assurances de la ministre de l’Education et ses efforts en matière de communication et d’ouverture envers ses partenaires sociaux, la grève a été maintenue et le bras de fer entre la tutelle et les syndicats continue toujours. Les deux parties ne sont pas parvenues à un accord et le procès verbal sanctionnant les négociations, ayant eu lieu mercredi et jeudi derniers, a été rejeté par les représentants des travailleurs. Pour ce qui est des parents d’élèves, ils veulent mettre un terme définitif à ces mouvements de contestation dont les seules victimes seront les élèves, notamment ceux des classes d’examens essentiellement pour le baccalauréat dont les épreuves sont prévues au plus tard dans quatre mois. Beaucoup de parents n’ont pas exprimé comme d’habitude leur solidarité avec les enseignants, ils sont plutôt inquiets puisqu’il s’agit de l’avenir de leurs enfants. Mécontent un parent d’élève nous dévoile : « ce n’est pas normal qu’il y ait recours à la grève dès qu’un problème surgit» !
Samia Lounes