Grèves dans le secteur de la santé, Ziari : «On ne joue pas avec la vie du malade»

Grèves dans le secteur de la santé, Ziari : «On ne joue pas avec la vie du malade»
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Le ministre de la Santé n’a pas été tendre ce matin à l’encontre des grévistes auxquels il n’a pas manqué de souligner que les journées de débrayage seront défalquées de leurs salaires. Estimant que le mouvement de protestation, cyclique, prend une tournure politique, Abdelaziz Ziari a reproché aux DSP de n’avoir pas joué le rôle qui est le leur, les informant de changements dans leurs rangs.

Abdelaziz Ziari s’est d’abord interrogé sur le silence des Directeurs de la santé publique (DSP) qui ne se sont pas donné la peine de faire des évaluations quotidiennes sur ce mouvement de débrayage qui dure depuis trois jours. Des journées qui seront défalquées du salaire mensuel des grévistes. C’est ce qu’a annoncé le ministre dans son intervention à la rencontre nationale des directeurs de la santé qui se tient depuis hier à Tipaza.

«Les journées de grève ne sont pas des journées de congé, elles ne seront pas payées. Je tiens à le préciser», dit-il. Et d’ajouter : «On ne marchande pas avec la vie du malade. Je constate qu’on joue depuis un moment à la grève» qu’il a qualifiée d’«autoritarisme qui ne sert à rien». «Le dialogue n’est pas un monologue», a-t-il encore déclaré tout en assurant que «la porte du dialogue n’est pas fermée». Déplorant la poursuite de ce mouvement malgré la satisfaction de revendications essentielles de cette corporation, M. Ziari s’est montré ferme au sujet de la question du statut et du régime indemnitaire. Il «n’est pas question de rouvrir la question des statuts et du régime indemnitaire. Si vous insistez ce sera un dialogue de sourds», a-t-il dit. «Ce n’est pas une attitude du ministre mais celle du gouvernement», précise le premier responsable du secteur. «Je vous avoue que la revendication syndicale me paraît dépassée étant donné la conjoncture actuelle. C’est devenu plus politique qu’autre chose», fait-il remarquer pour clore ce chapitre. Le ministre a, néanmoins, exhorté les DSP à encourager le dialogue entre les chefs des établissements hospitaliers et les partenaires sociaux.

Ziari n’y est pas allé avec le dos de la cuillère lorsqu’il s’est adressé aux directeurs de santé publique. Il a tenu à les informer de prime abord sur un éventuel changement dans ce corps qui devra être effectué sur la base des rapports des walis. Les DSP intérimaires vont devoir, quant à eux, «être confirmés par décret», a-t-il annoncé. Le ministre dit, dans ce cadre, exiger des résultats de ces directeurs qui ne seront désormais jugés que sur la situation sanitaire de la wilaya dont ils sont responsables. «Je vous ai débarrassé de certaines responsabilités dont les constructions des établissements de santé», a-t-il déclaré à l’adresse des DSP avant d’annoncer la nomination d’un directeur de santé et d’un directeur de l’équipement dans chaque wilaya. «Votre objectif premier est la situation sanitaire de la wilaya, les conditions d’exercice, l’état des Etablissements de santé publique de proximité (EPSP), ainsi que les hôpitaux et les médicaments», a-t-il souligné. Il les a, également, incités à rétablir toute leur autorité dans la gestion quotidienne, l’équilibre de la répartition du budget et le suivi des établissements relevant de leur direction. «Vous ne serez plus des chefs de chantier», les a-t-il avertis. Le ministre a, enfin, annoncé l’interdiction du recrutement «à tort et à travers des médecins généralistes à l’intérieur des hôpitaux». «Nous sommes en train de normaliser des effectifs hôpital par hôpital et le service civil est un des éléments importants de notre politique de santé».