Grèves ,contestations,mouvements sociaux…Le feu couve sous les cendres

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Faire preuve de bonne volonté pour éviter que le conflit ne sombre dans le pourrissement La reprise du travail par les médecins résidents et le personnel navigant commercial d’Air Algérie est-elle annonciatrice d’une accalmie du front social?

Deux mouvements de grève risquent de redonner un nouveau souffle à la contestation. D’une part, les travailleurs de la météo menacent de recourir à la grève pour obtenir la satisfaction de leurs revendications salariales. D’autre part, l’Union nationale des transporteurs de voyageurs appelle l’ensemble de ses affiliés du Centre à une grève générale le 19 juillet. Mettront-ils à exécution leur menace? Si oui, cela peut remettre en cause un début de paix sociale bien fragile. Malgré tout, deux autres conflits récents parmi les plus sévères, qui ont opposé grévistes et pouvoirs publics, sans connaître leur épilogue, sonnent l’amorce d’une nouvelle orientation des mouvements de contestation. Seront-ils tournés vers plus de dialogue? C’est ce que tend à indiquer une déclaration du ministère de la Santé.

«Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière enregistre positivement la reprise par les résidents de leurs activités normales sur la base d’engagements individuels», peut-on lire dans le communiqué.

Une changement dans la stratégie adoptée par les médecins grévistes, qui fait suite aux «dernières mesures prises par le ministère concernant la rémunération des praticiens résidents (…) et suite à la signature par le Premier ministre du nouveau statut particulier des praticiens résidents induisant le doublement de la rémunération actuelle».

D’un côté, comme de l’autre, l’on semble faire preuve de plus de bonne volonté pour éviter que le conflit ne sombre dans le pourrissement au point de rendre le quotidien des citoyens exécrable. «Le ministère de la Santé se félicite de voir la raison l’emporter pour le plus grand bien des patients et surtout des futurs praticiens spécialistes», conclut la déclaration du ministère de la Santé.

C’est aussi l’aspect humain qui semble avoir prévalu pour atténuer le mouvement de grogne qui a opposé le personnel gréviste d’Air Algérie à leur employeur. Des milliers d’Algériens, livrés à eux-mêmes dans les aéroports français, ont fait les frais d’une grève sans précédent qui a duré quatre jours et qui a empêché les avions de la compagnie nationale aérienne de prendre les airs.

La suspension de cette grèves a permis à Air Algérie d’assurer tous ses vols, hier, pour mettre fin au cauchemar de plusieurs centaines de ses passagers laissés en rade dans les aéroports français. «La reprise se passe convenablement. On a mis le paquet sur la France mais surtout Paris et Lyon. D’ici la fin de la journée, il n’y aura plus aucun passager en rade dans ces deux villes françaises», avait confié, dès vendredi dernier, sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, le nouveau patron d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif.

Le front social, qui a été pris d’un accès de fièvre provoqué par des revendications salariales en série qui, il faut le signaler au passage, ont été en majorité satisfaites, s’est surtout cristallisé autour d’une flambée des prix des produits de consommation de base (huile, sucre…) qui fut à l’origine des émeutes du mois de janvier dernier.

Un des aspects les plus marquants qui ont fait monter d’un cran la contestation et qui indique que le retour à la paix sociale est loin d’être définitivement garanti. Le Ramadhan, qui doit débuter dans à peine quinze jours, devrait accentuer et exacerber la flambée des prix des produits de large consommation, des fruits et légumes et des viandes que les récentes augmentations de salaires doivent difficilement absorber. Doit-on se diriger vers d’autres revendications salariales pour annihiler les conséquences désastreuses de la spéculation sur le pouvoir d’achat? Le gouvernement qui est en vacances depuis quelques jours, ne connaîtra probablement q’un court moment de répit sur ce plan. Si l’on ajoute à cela toutes les tracasseries quotidiennes liées aux coupures intempestives d’électricité, les routes bloquées utilisées comme moyen de pression sur les autorités locales pour faire aboutir toutes sortes de revendications (villages ou quartiers non desservis par les transports en commun, coupures d’eau et d’électricité, routes non goudronnées, distribution contestée des logements,…), on se rend compte en définitive que les foyers de tension persistent.

Et quelquefois, de façon aussi durable que violente. La volonté affichée du gouvernement de les résoudre par la voie du dialogue pourrait contribuer à les atténuer. L’annonce récente de la reprise du travail par les médecins résidents et le personnel navigant commercial d’Air Algérie en est la preuve.