Grève,guerres aux frontières et baisse du pouvoir d’achat,Les Algériens entament mal l’année

Grève,guerres aux frontières et baisse du pouvoir d’achat,Les Algériens entament mal l’année
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Les usagers d’Algérie Poste ont souffert le martyre en ce début d’année

2013 n’est qu’à sa première quinzaine mais déjà les citoyens sont confrontés à diverses crises.

Cela ne pouvait pas être pire! L’année 2013 commence très mal pour les Algériens. Elle n’est qu’à sa première quinzaine et voilà le pays embourbé dans des crises sociales et sécuritaires qui menacent la stabilité du pays. Le premier «cadeau» du Nouvel An a été fait aux Algériens par le ministre des Transports, Amar Tou. En effet, dès le 1er janvier, les Algériens ont eu droit à une augmentation des tarifs des transports publics.

Un coup dur pour les foyers touchés de plein fouet par les augmentations informelles des produits alimentaires. Leur pouvoir d’achat a donc encore pris un sacré coup. Pas de quoi se réjouir pour un début d’année. En plus de cette augmentation des prix des transports publics, les Algériens ont vu leur argent bloqué à la poste durant près de 10 jours! La grève des postiers a fait que les citoyens, qui font tous leurs achats en liquide du fait de l’inexistance du e- paiement, se sont retrouvés sans liquidité. Ce qui les a mis dans l’impasse. Transport et produits alimentaires qui augmentent, en plus pas d’argent pour payer.

LG Algérie

Voici donc les prémices d’une grave crise sociale. Cette dernière se confirme de suite par d’autres mouvements de grèves qui ont éclaté tout au long de cette première moitié du premier mois de l’année. On cite d’abord le débrayage qui a touché hier les lycées. L’éducation a encore une fois été touchée par la protestation. Plusieurs lycées ont été paralysés hier suite à l’appel du Cnapest élargi. Une grève qui risque d’être suivie dans les prochains jours par les autres syndicats de l’éducation qui ont à maintes reprises menacé de reprendre le chemin de la… fronde.

En plus de l’éducation, un autre secteur vital risque d’être touché par le vent de la grève à savoir la santé. Le secrétaire général du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a annoncé le 10 janvier dernier une grève nationale cyclique de trois jours, chaque semaine. Plusieurs autres grèves sont signalées pratiquement tous les jours depuis le début de l’année à travers les quatre coins du pays.

On cite celle des travailleurs du métro d’Alger. Ou encore la menace de grève des travailleurs de Naftal qui risque de priver les Algériens d’essence, mais surtout de gaz butane en cette période de grand froid où le seul moyen de se réchauffer pour de nombreuses familles reste la bonne vieille bonbonne de gaz. Les travailleurs du ministère des Affaires étrangères sont aussi en grève. Il y a également le débrayage des travailleurs du complexe du 24-Février de la Société nationale des tabacs et allumettes (Snta) d’Ibn Badis (Constantine) qui observe depuis dimanche dernier des mouvements de protestation d’une heure par jour. Toujours à Constantine, les travailleurs de l’Entreprise nationale des matériels de travaux publics (Enmtp) d’Aïn Smara ont entamé le même jour que leurs camarades de la Snta, une grève ouverte. Les traducteurs officiels ont pour leur part annoncé un débrayage pour les jours à venir. Au sud du pays, c’est une autre forme de protestation qui a été choisie: l’émeute. Les jeunes de Ouargla ont bloqué mercredi 2 janvier le centre-ville. Il se sont révoltés pour protester contre la gestion de l’emploi dans cette ville pétrolière du sud du pays. C’est également le cas au Hamiz (banlieue-est d’Alger) où des jeunes issus des bidonvilles de la commune ont coupé la route et brûlé des pneus. Ça bouillonne donc de partout! La crise sociale est bel est bien là. Elle viendra s’ajouter à la crise politique qui secoue le pays avec les mouvements de redressement dans les deux principaux partis du pays à savoir le FLN et le RND. Cerise sur le gâteau, en plus des crises sociales et politiques qui touchent le pays en ce début d’année, des guerres ont été amorcées à nos frontières sud.

La guerre au Mali qui a été entamée en début de semaine vient ajouter une nouvelle crise au tableau déjà terni du pays. Cet effroyable bilan n’est que celui de la première moitié du 1er mois de l’année. Il reste encore 11 mois et demi pour 2013, mais on peut d’ores et déjà dire que l’année s’annonce très difficile pour l’Algérie.