Cela fait six jours que les agents de sécurité contractuels du groupe Sonatrach sont en grève de la faim illimitée. Ils dénoncent la précarité des contrats de travail qui les lient à Sonatrach, comme ils revendiquent leur titularisation dans des postes de travail comme permanents et le travail sur la base de 4X4.
On dénombre déjà une douzaine de cas hospitalisés, des agents de sécurité de Sonatrach, qui travaillent dans les bases de vie au sud du pays, et sont en grève de la faim depuis le 11 décembre et la protestation se poursuit toujours.
Joint par téléphone, Y. I, un agent de sécurité qui travaille à la base de vie de Sonatrach à Hassi Messaoud, en grève de la faim comme plusieurs centaines de ses collègues dans plusieurs wilayas du pays, nous a relaté la situation.
« Nous avons enregistré une douzaine d’hospitalisations d’agents de sécurité qui sont entrés en grève dès le premier jour.
Ces derniers se trouvent dans les hôpitaux où ils sont gardés en surveillance vu leur état de santé assez critique », explique-t-il au Jeune Indépendant.
Il a ajouté qu’ « un groupe de travailleurs constitué de représentants des grévistes a été reçu par les responsables de la Direction de la base de vie de Hassi Messaoud mais aucune avancée n’a été enregistrée durant les négociations ».
Surpris par la décision de licenciement de plusieurs agents de sécurité par Sonatrach, l’agent de sécurité Y. I et plusieurs de ses collègues, ont très vite réagi. Ils ont décidé de lancer une grève de la faim illimitée en guise de protestation contre la décision de la Sonatrach.
« Certains sont en poste depuis plus de 22 ans, d’autres depuis 16 ans, leurs licenciements ont été faits d’une manière abusive et totalement contradictoire à la loi du travail, c’est la goutte qui a fait déborder le vase. Nous étions contraints de faire la grève de la faim comme seule solution afin de restituer les droits de nos collègues licenciés pour éviter un drame social ».
La situation demeure en stand-by et les agents de sécurité qui ont entamé leur grève de la faim depuis le 11 décembre dernier poursuivent leur suspension de travail.
En effet, les agents de sécurité de plus d’une dizaine de directions de Sonatrach du sud et de l’est du pays sont entrés en grève, il y a six jours, contestant le « licenciement « de nombreux de leurs collègues. Les localités concernées par le débrayage sont In Amenas, Rod Ennoss, Rod El Bakane, Gaci Touil, Hassi Messaoud, Berkaoui, Hassi R’Mel et d’autres localités comme Skikda.
Les protestataires réclament la confirmation dans leurs postes des contractuels, précisant que certains agents de sécurité sont contractuels depuis 16 ans.
Les contestataires exigent la permanisation des contractuels, le travail sur la base de 4/4 (quatre semaines de travail contre quatre semaines de repos), la promotion chaque cinq ans avec effet rétroactif, la modification de la fiche de paie avec introduction des primes, l’attribution de la prime de travail à compter de la date de recrutement, le droit à l’exercice syndical avec prise en considération de la spécifité du travail, l’octroi de la prime des heures supplémentaires et l’égalité dans les œuvres sociales.
Cependant, le groupe Sonatrach semble loin de vouloir satisfaire toutes les revendications des grévistes surtout en ces temps de crise financière qui plane, non seulement sur la compagnie nationale des hydrocarbures mais sur l’ensemble des secteurs économiques du pays.
Jusqu’à présent, la direction générale du groupe Sonatrach n’a donné aucun signe de vie à l’endroit des grévistes, ce qui a laissé le champ ouvert aux agents de sécurité qui ont décidé de poursuivre leur contestation et l’arrêt de travail.