Les syndicats de l’éducation passent donc à l’acte et annoncent entrer en grève ouverte à partir de lundi. Pour eux, comme l’explique Larbi Nouar, patron du CNAPEST, cette grève » est un mal nécessaire « . Et si ces syndicats CNAPEST, SNAPEST, UNPEF, SNTE ont décidé d’opter pour le débrayage, c’est que de leur point de vue les dernières rencontres de négociations médiation avec le ministère n’ont pas abouti.
Quelles sont les revendications des syndicats ? Elles sont de plusieurs ordres. Salariales d’abord. Partant du fait que les augmentations salariales obtenues en 2009 » sont déjà dépassées par celles accordées aux autres corps de la fonction publique et d’autres secteurs, ( la police , les douanes, les secteurs économiques), ces syndicats revendiquent ce qu’ils appellent » une mise à niveau des salaires « .
Nous sommes contre une fonction publique à deux collèges « , dénonçait dimanche Méziane Mériane, dans une déclaration à Echourouk. Il cite en exemple les 300.000 dinars d’indemnités des parlementaires dont il remet en cause l’efficacité. Concernant ce point, le ministère a rendu public dimanche un communiqué dans lequel, il explique que les dernières réunions bilatérales se sont soldées par des augmentations des salaires sous la formes d’indemnités, se situant entre 9.811 dinars pour un enseignant à 7.232 dinars pour un agent des services économique(ASE).
Les syndicats posent aussi l’inamovible question de la gestion des œuvres sociales. Le ministère, face à la pression des syndicats, a cédé en en levant la gestion de ces œuvres à la FNTE/UGTA qui en avait le monopole depuis 1992 .Sauf que la nouvelle formule de gestion qu’il propose n’est pas du gout des syndicats. Benbouzid, face à l’absence de consensus entre ces syndicats a annoncé une sorte de référendum dans les établissements scolaires pour permettre, selon lui, aux enseignants de choisir la formule qui les arrange pour gérer les milliards des œuvres sociales.
A ces deux revendications vient se greffer le problème généré par la décision du ministre de revoir cette année les rythmes scolaires. Si cette décision n’est pas contestée, car répondant à une demande des parents et des spécialistes, sa mise en pratique pose un sérieux problème sur le terrain car les enseignants du primaire, concernés par les conséquences de cette mesure se disent incapables de gérer le temps libre des élèves libérés à partir de 14h30.
Avant de mettre en application cette mesure, disent les syndicats , le ministère aurait du former des enseignants, choisir les contractuels pour les spécialiser dans les activités péri scolaires. Si ces problèmes sont plus ou moins objectifs, reste que les perdants dans l’affaires seront les élèves qui risquent de se retrouver dans la rue pour ajouter de la tension à une tension déjà existante.