Plus qu’une lutte pour l’amélioration de leur environnement professionnel, les postiers qui poursuivent leur grève exigent désormais l’ouverture d’une enquête sur la gestion d’Algérie Poste et plaident pour le départ de son DG.
Ils ne décolèrent pas. Les employés d’Algérie Poste ne comptent suspendre la grève qu’une fois des réponses claires et concrètes seront données aux questions soulevées. Ils ne veulent pas de promesses sans lendemain. Ils étaient encore des centaines, hier, à faire le déplacement depuis d’autres wilayas vers Alger.
Au niveau de l’esplanade de la Grande Poste, les mécontents d’Algérie Poste ne mâchent pas leurs mots et invitent leur directeur général, M. Mahloul, à céder le passage à une gestion correcte, juste et transparente dans cette institution.
Alors que la direction d’Algérie Poste ainsi que le ministre du secteur appellent les grévistes à la sagesse et promettent que toutes les mesures nécessaires pour répondre favorablement aux protestataires seront prises, ces derniers rejettent toute réponse formaliste et attendent du concret au sujet des revendications exprimées dans leur plate-forme, plaidant pour un gestionnaire compétent.
Dans leur communiqué, les postiers déplorent le fait que les années de réforme n’aboutissent à rien dans le secteur. «Rien ne va plus à Algérie Poste», estiment-ils, tout en soulignant les dysfonctionnements ayant conduit à cette situation. A cet effet, les employés d’Algérie Poste réclament l’ouverture d’une enquête sur la gestion de cette institution.
Les postiers plaident, en outre, pour un service public de qualité qui mettrait le citoyen au centre de toutes les préoccupations. Pour ce faire, ils considèrent qu’il est impératif d’investir dans le facteur humain. Un investissement qui demeure tributaire de la réparation des injustices dont ont été victimes les postiers, expliquent le communiqué.
Pour ce qui est des doléances professionnelles, les protestataires réclament le paiement du rappel de salaire à raison de 30% à partir du 1er janvier 2008 ainsi que celui des heures supplémentaires effectuées durant l’année 2011. Il est revendiqué, également, l’application de tous les points restés en suspens et accordés suite à la grève de juin 2011 ainsi que la libération de la prime annuelle due au titre de l’exercice 2011.
La même source s’insurge con-tre l’opacité totale qui est érigée en mode de gouvernance au sein de «cet organisme de solidarité», ironisent les postiers qui insistent sur la constitution d’une commission d’enquête sur la gestion de la mutuelle générale des PTT.
En attendant, quelques 15 millions d’usagers risquent d’être encore pénalisés si la tutelle n’intervient pas pour donner suite aux interrogations relatives au pourrissement et à la corruption qui règnent dans cette institution.
Y.A.