Dans les principaux hôpitaux d’Alger, tous les services étaient touchés par ce mouvement de débrayage, et n’assuraient, par conséquent, que le service minimum.
Les paramédicaux radicalisent leur mouvement et entament, depuis hier, une grève illimitée et ce, sur la base de leur plateforme de revendications socioprofessionnelles. Ils exigent l’application de leur statut particulier qu’ils avaient déjà négocié avec la tutelle en 2011, selon le secrétaire général du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP), Lounès Ghachia.
Joint hier par téléphone, Lounès Ghachia a déclaré que le taux de suivi national de la grève a atteint, en ce premier jour du mouvement, les 90%, perturbant fortement le fonctionnement des établissements de santé publique. « Le service minimum est assuré », a-t-il toutefois précisé.
La plateforme de revendications des paramédicaux se résume à plusieurs points, dont « l’application effective des acquis du statut particulier, à savoir le rattachement de la formation paramédicale à l’enseignement supérieur (formation LMD), le respect du cahier des charges du ministère de tutelle et le respect des amendements apportés au statut, notamment le volet de progression de carrière ».
Le SAP réclame aussi « l’application des bonifications des postes supérieurs, la revalorisation des gardes payantes, la réintégration des cadres syndicaux suspendus, un salaire digne et une meilleure considération».. Le syndicat avait organisé, en mars, une grève nationale de trois jours. Le ministère de la Santé avait alors réitéré son engagement d’une prise en charge des revendications exprimées. Mais les promesses du ministère n’ont pas été tenues, selon Lounès Ghachi : « Nous n’avons eu aucune réponse de la tutelle concernant nos demandes. » La grève des corps communs de la santé des hôpitaux massivement suivie
Les travailleurs des corps communs de la santé des hôpitaux d’Alger ont entamé hier leur deuxième jour de protestation, le sixième du genre, pour revendiquer une amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles.
Au grand hôpital d’Alger-Centre, le CHU Mustapha-Pacha, et au CHU Mohamed-Lamine- Debaghine (ex-Maillot) de Bab El Oued, des sit-in, ponctués de marches de protestation, ont été observés hier dans la matinée dans l’enceinte même de ces établissements par les travailleurs des corps commun qui scandaient des slogans accusant la tutelle d’être restée « insensible » et de continuer à « faire la sourde oreille » par rapport à leurs revendications « légitimes ».
Les corps communs de la santé, regroupant les agents de sécurité, les chauffeurs, le corps administratif, les femmes de ménage, sont en grève de trois jours et revendiquent, notamment, une augmentation des salaires, l’élargissement de la prime de contagion aux corps communs, la régularisation des contractuels et des vacataires pour leur permettre d’exercer « convenablement » leur métier et de vivre « dignement».
Il a ajouté que beaucoup de travailleurs étaient décédés du fait qu’ils avaient été contaminés, précisant que la prime de contagion « leur est toujours refusée ». « Trente travailleurs contaminés sont délaissés dans les hôpitaux d’Alger, sans percevoir d’indemnisation », s’est-il indigné. Bitraoui en appelle, ainsi, à l’intervention du Premier ministre pour répondre « favorablement » à leurs doléances «vu que l’actuel ministre s’est muré dans un silence incompréhensible ».
Sandra Touat