Largement suivie. Les médecins résidents ont entamé lundi 28 mars une grève nationale illimitée, largement suivie dans les hôpitaux d’Algérie. « La mobilisation a été très soutenue aujourd’hui.
Selon nos estimations, le taux de suivi est de 90% au niveau des hôpitaux du pays », indique Amine Benhabib, porte-parole du Collectif autonome des médecins résidents algériens.
A Alger, le CHU Mustapha Bacha, principal hôpital du pays, où office plus de 400 médecins résidents, est pratiquement paralysé, selon lui. Un service minimum est assuré pour les urgences et gardes médicales.
Sur instruction du ministre de l’Enseignement supérieur, les doyens des universités devront tenir une réunion avec le collectif des médecins résidents fin mars ou début avril
« Cette réunion vise à entamer des discussions autour de nos revendications pédagogiques », indique Amine Benhabib.
Pour ce qui est des revendications professionnelles liées au ministre de la Santé, il semble que les discussions sont au point mort. « C’est pratiquement le statu quo », déplore le porte-parole de ce collectif, créé en mars dernier.
Devant cet état de fait, le débrayage devra être maintenu à moins d’un revirement des autorités. « La grève ne sera suspendue ou arrêtée que si nos revendications seront satisfaites », exige le porte-parole du collectif.
Si le collectif autonome des médecins résidents se dit toujours ouvert au dialogue, il considère que la suppression du service civil est un préalable à toute négociation, avait affirmé M. Benhabib dans une récente déclaration à DNA.
Depuis début mars, les médecins résidents ont enclenchés un mouvement de contestation qui a paralysé presque l’ensemble des 10 CHU répartis sur le territoire nationale.
Dans leur plate-forme de revendications, soumise aux deux ministères de tutelle, les blouses blanches réclament l’abrogation du service civil obligatoire auquel ils sont soumis durant une période allant de 1 à 4 ans, la mise en place d’un plan de carrière, l’ouverture de postes budgétaires et un relèvement de leurs salaires.
Ils demandent en outre la révision du l’actuel statut qui devrait leur assurer un droit syndical, des congés de maternités pour les résidentes et des primes de contagion et de risque.
Le Premier ministre Ahmed Ouyahia s’était plaint l’an dernier du déficit de médecins spécialistes dans plusieurs wilayas du pays. Il avait annoncé un doublement de leur nombre d’ici à 2014, à 10 000, soit le double des spécialistes diplômés formés durant les cinq dernières années.
L’Algérie compte environ 50 000 médecins toutes catégories pour une population de quelque 36 millions d’habitants.
Le salaire de médecins résidents, 8000 sur le territoire national, est plafonné à 32 000 dinars (320 euros) alors que le salaire minimum garanti est de 15 000 dinars (150 euros).