Grève illimitée des médecins généralistes et spécialistes à partir du 16 mai

Grève illimitée des médecins généralistes et spécialistes à partir du 16 mai

Les structures de la santé publique vont connaître une nouvelle paralysie en raison d’un mouvement de contestation en préparation. L’intersyndicale des praticiens de la santé publique, composée des deux syndicats autonomes des médecins généralistes et spécialistes, a décidé d’entamer une grève illimitée à partir du 16 mai.

Mohamed Yousfi, président du syndicat des médecins spécialistes, annonce le dépôt d’un préavis de grève aux ministères de la Santé et celui du Travail demain 8 mai. Les deux syndicats comptent organiser des rassemblements, des sit-in et des marches à Alger pendant toute la période de grève.

Ils ont décidé de soutenir toutes les actions de protestation menées par les résidents et les étudiants en sciences médicales (chirurgiens dentaires et pharmaciens). L’intersyndicale motive la décision de recourir à la grève par l’attitude «déplorable» du ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière qui avait signé un accord d’augmentation de salaires des médecins généralistes sans les consulter ainsi que le retard observé dans l’adoption des statuts particuliers et du régime indemnitaire des praticiens spécialistes.

En plus de la grève, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a décidé d’ester en justice le ministère de la Santé pour «entrave à la réglementation en vigueur». Lyes Merabet, SG du SNPSP, s’est interrogé sur les raisons ayant poussé Djamel Ould Abbas à convoquer un syndicat «de service» pour signer l’accord sur la hausse des salaires.

«C’est une attitude malsaine et vicieuse d’utiliser un syndicat non représentatif alors que le dialogue a été entamé avec nous depuis longtemps.

Nous sommes dans un Etat de non-droit où toutes les violations sont permises même à ce niveau là», a-t-il déploré lors d’une conférence de pressé animée hier par l’intersyndicale à Alger. «Ould Abbas a déclaré la guerre et nous sommes convaincus de la nécessité de reprendre la protestation pour dénoncer ce type d’agissement», a-t-il souligné.

Document à l’appui, Lyes Merabet rappelle les engagements écrits pris par le ministre lors de l’installation des commissions mixtes le 24 janvier 2001 pour formuler des propositions concernant la révision du statut et l’établissement d’un régime indemnitaire en fonction de la nouvelle classification des fonctionnaires. «Le nom de Salah Laouar ne figure pas dans la liste des négociateurs», a-t-il précisé.

«A quoi joue le ministre ? Pourquoi a-t-il fait croire aux praticiens de la santé la possibilité d’aboutir à des résultats alors que tout le travail que nous avons fait s’est avéré vain ?», s’est-il demandé. Les deux syndicats affirment que les déclarations du ministre sont infondées.

«Ce n’est pas possible d’annoncer des augmentations salariales alors que la révision du statut et le régime indemnitaire n’ont pas été finalisés», ont-ils expliqué. Déçus et surpris, les conférenciers ont affirmé que la Fonction publique a été destinataire d’autres notes de la part du Premier ministre pour la finalisation des travaux «alors que le ministre a donné plusieurs échéances qu’il n’a jamais honorées», diront-ils en soulignant qu’il y a beaucoup de zones d’ombre dans les hausses annoncées qu’il ne reconnaissent pas d’ailleurs.

M. Merabet regrette cet état de fait et estime que cela est contraire aux orientations du président de la République qui a instruit les ministres à prôner le dialogue avec les représentants légitimes des travailleurs. Le SNPSP interpelle le président Abdelaziz Bouteflika pour «cesser toutes ces manipulations qui créent la confusion dans les relations entre les fonctionnaires et l’administration algérienne».

Les deux syndicats revendiquent la promulgation des statuts particuliers, des régimes indemnitaires, l’attribution de logements de fonction et autres types de logement, la mise en conformité des primes, l’organisation de concours des médecins spécialistes ainsi que des mesures incitatives pour les médecins exerçant dans les zones enclavées.

N. B.