Grève générale et fermeture des RN 9 et 43, Trois communes se révoltent à Béjaïa

Grève générale et fermeture des RN 9 et 43, Trois communes se révoltent à Béjaïa

Le mouvement de protestation pour réclamer le raccordement au gaz de ville s’est poursuivi, aujourd’hui encore, pour la troisième journée d’affilée.

Les habitants, qui dénoncent le blocage du projet d’alimentation en gaz de ville de leurs communes, ont procédé à la fermeture des routes nationales numéro 9 et 43 reliant respectivement la région Est de Béjaïa aux wilayas de Sétif et Jijel.

Leur action a été suivie par une grève générale, qui a entièrement paralysé, les communes de Souk El-Tenine et de Melbou. Les rideaux des commerces ont été baissés et les sièges des administrations fermés en signe de solidarité avec le mouvement qui dépasse largement le territoire de la wilaya de Béjaïa. Ils ne comprennent pas qu’en raison d’une opposition de deux familles d’Aoakas au passage de la conduite de gaz, les pouvoirs publics puissent abdiquer et priver du précieux combustible, depuis bientôt huit années, plus de 5000 foyers.

C’est en substance le message qu’ont fait passer trois maires, ceux de Souk El-Tenine et de Melbou dans la wilaya de Béjaïa et celui de Ziama-Mansouria dans la wilaya de Jijel, au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, saisi officiellement.

La réponse du chef de l’exécutif n’a pas tardé à arriver ; une réunion a été provoquée en urgence par le wali de Béjaïa, Hammou Ahmed Touhami, aujourd’hui dans la matinée. Le chef de l’exécutif de la wilaya a réuni les élus des communes concernées ainsi que le directeur de l’Energie et des Mines (DEM) et du directeur de la Société de distribution de l’électricité et du gaz de l’Est (SDE) de Béjaïa, – les représentants des populations en colère n’ont pas daigné se présenter, a-t-on rapporté.

S’il a pris le soin de condamner de manière énergique le recours à la fermeture des routes, c’est le cas aujourd’hui des RN 9 et 43, – actions qui entravent, a-t-il insisté, toute l’activité économique de la wilaya, le wali a promis à ces vis-à-vis que «le gaz de ville arrivera coûte que coûte dans les foyers». Et pour convaincre son auditoire, il dira que «l’étude pour le passage des canalisations, les financements et les entreprises qui vont réaliser les travaux existent et ce n’est pas une, deux ou trois familles – qui seront d’ailleurs indemnisées au-delà de ce que leurs terrains méritent – qui vont empêcher les 5000 foyers de bénéficier de gaz de ville.»

Le wali de Béjaïa a promis de mobiliser les moyens nécessaires et légaux afin de permettre aux entreprises de réalisation de travailler en toute sécurité. Un rendez-vous est d’ailleurs pris pour lundi prochain avec les représentants des populations pour décider des suites à donner ; la réquisition de la force publique, n’est pas exclue, a-t-on prévenu.

Pour rappel, les maires des communes de Souk El-Tenine, Melbou et Ziama-Mansouria ont indiqué dans leur missive adressée au Premier ministre que leur «demande est motivée par l’impératif de raccordement en gaz de ville de deux daïras, Souk El Ténine, wilaya de Béjaia, et Ziama Mansouriah dans la Wilaya de Jijel. Ces communes de plus de 70 000 âmes sont aussi des destinations touristiques privilégiées des milliers d’Algériens, surtout durant la saison estivale. Le projet en question, à l’arrêt depuis près de huit années, est entièrement réalisé, à l’exception d’un tronçon de près de 1 500 mètres linéaires au niveau d’un quartier de la commune d’Aokas, wilaya de Béjaia à cause d’une double opposition de citoyens.»

Et de regretter ensuite que malgré «toutes les tentatives entamées par les élus locaux et les pouvoirs publics pour le dénouement de la situation», leurs démarches sont restées sans suite. Les propriétaires des terrains sont restés fermes et ont refusé tout arrangement alors que le maître d’ouvrage s’est refusé, pour sa part, de changer le couloir de passage.

Salim Aït-Sadi