Les habitants de la daïra de Souk El-Tenine sont décidés à se faire entendre des autorités locales. Et leur mouvement ne semble pas faiblir, bien au contraire. L’adhésion des populations est massive. En témoignent la série d’actions, organisée depuis la matinée d’hier et ponctuée de succès : c’est le cas aussi bien de la grève générale, qui a paralysé les trois communes de la daïra, à savoir Souk El-Tenine, Melbou et Tamridjt sans oublier Ziama Mansouriah dans la wilaya de Jijel dont la population adhère pleinement au mouvement.
Autre action, la fermeture de la RN9, qui relie Béjaïa aux wilayas de Sétif et Jijel ; celle-ci se déroule depuis deux semaines quasiment sans discontinuité. Hier, des centaines de personnes ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya pour réclamer à tue-tête le raccordement de leurs communes au gaz naturel, qu’ils attendent depuis huit longues années. Mais une opposition des habitants du village Tidelsine dans la commune d’Aokas est venue contrecarrer ce projet, attendu par tout l’arrière-pays de cette région du Sahel.
Plusieurs actions de rue et de mouvements sociaux, ponctuées de réunions, avec les autorités locales pour les amener à trouver une issue à un contentieux dont ils n’ont rien à voir, celles-ci se sont soldées par des échecs. Ils ont eu à subir plusieurs rudes hivers d’où leur montée au créneau depuis une dizaine de jours maintenant.
Un sit-in a été observé devant le siège de la wilaya par des centaines de personnes, qui vont ensuite entamer spontanément une marche dans les rues de Béjaïa, à l’issue de leur action avec les banderoles, confectionnées pour la circonstance. On pouvait lire sur ces banderoles, brandies : «Nous exigeons un raccordement immédiat au réseau de gaz naturel» ; «le gaz naturel en Italie mais des foyers à Souk El-Tenine en sont dépourvues» ; «oui au gaz naturel» et «où est le ministre de l’Energie» ; «nous ne voulons pas de promesses mais du concret», en réponse sans doute aux nombreux rounds de discussions avec le wali de Béjaïa, qui n’ont pas avancé à grand-chose.

Auparavant, une délégation a été reçue par le SG de la wilaya et le directeur de la Société de distribution de gaz et de l’électricité de Béjaïa ; le wali étant absent, a indiqué un des membres de la délégation. Selon ce dernier, aucun engagement n’a été pris par les représentants des autorités locales. «Ils se sont contentés d’indiquer qu’une demande de dérogation a été adressée par le wali au ministre de l’Énergie pour faire passer le réseau par le tissu urbain de la ville d’Aokas mais que la réponse se fait toujours attendre.»
Aussi, une réunion d’évaluation devrait se dérouler rapidement pour décider des suites à donner à leur mouvement. Un mouvement, qui risque de se radicaliser davantage.
À noter que la RN 9 est toujours fermée, aujourd’hui même à la circulation automobile.
Salim Aït-Sadi