Des pertes sèches de 280 millions par jour
Le citoyen, éternel dindon de la farce
«Nous avons été déçus par nos responsables qui se sont engagés à régler nos problèmes avant l’Aïd, mais rien n’a été fait», a déploré un employé gréviste.
«Nous sommes prêts à aller loin dans nos revendications, quitte à faire grève de jour comme de nuit», a indiqué un employé de l’Entreprise publique des transports d’Oran, ajoutant que «ce qui nous motive davantage à camper sur nos positions est cette sourde oreille et ce mépris total affichés par la direction des transports d’Oran.»
Les travailleurs de l’Entreprise publique des transports d’Oran (Eto) sont, contre toute attente, plus que jamais déterminés à ne pas arrêter leur mouvement de grève qui entame sa troisième semaine.
Ce n’est vraisemblablement pas un fait du hasard si ces employés disent qu’ils restent mobilisés à aller plus loin dans leur logique étant donné, expliquent leurs représentants que «nous avons eu droit à un mépris total affiché par la direction des transports après que les responsables de cette derniers nous ont rassurés en s’engageant à prendre sérieusement en compte nos revendications, en particulier le versement dans nos comptes bancaires d’une somme modique de 10.000 DA avant même la fête de l’Aïd». «Rien n’a été fait», a rétorqué un employé qui a ajouté que «la promesse en question n’était en réalité qu’une fuite en avant, question de désamorcer temporairement le clash qui nous oppose depuis le début du mois d’août à ce jour à la direction des transports». Sous une chaleur torride, la majorité des employés de l’entreprise sont revenus, jeudi, à la charge pour observer de nouveau leur mouvement de protestation devant l’enceinte de la direction des transports. Dans leur action, ils ont bloqué la route qui lie le centre-ville au port d’Oran.
Deux principales doléances sont hautement et inconditionnellement revendiquées: le départ de l’actuel DG par intérim, fonction assurée depuis plus d’une année par l’actuel directeur du transport, et le recouvrement de l’avance sur salaire que les responsables locaux des transports se sont engagés à régler lors d’une réunion qui regroupé ces derniers avec les protestataires.
La réunion a, pour rappel, eu lieu quelques jours avant la célébration de la fête de l’Aïd.
Les représentants du syndicat de l’ETO diront en substance que «cette avance sur salaire qui n’a pas été satisfaite par les responsables a jeté de l’huile sur le feu».
Par ailleurs, les travailleurs de l’entreprise ont, dans le but d’enrichir et de varier la plate-forme de leurs revendications, exigé l’ouverture d’une enquête, cette dernière doit tourner autour de la gestion de l’entreprise.
C’est à ce niveau que réside la vraie problématique, le dilemme!
Les travailleurs estiment que «la gestion hasardeuse et la situation financière fragile de leur entreprise apportera sans aucun doute des effets et conséquences néfastes dans le tout prochain avenir». «Des postes de travail sont menacés», s’inquiètent-ils. Aux dernières informations, il semblerait que le ministère des Transports aurait pris acte de la revendication des travailleurs portant sur le départ de leur directeur général par intérim. «Cette disposition sera effective dans les prochains jours», a-t-on appris auprès des sources proches du conflit.
Le mouvement de grève déclenché depuis le début du mois en cours provoque des pertes sèches à l’entreprise. Ces dernières sont estimées quotidiennement à quelque 280 millions de centimes.
