Ce mouvement «n’est pas une grève en soi puisqu’il n’a pas été organisé et encadré, mais plutôt une réaction des transporteurs auxquels l’administration a retiré les permis de conduire après avoir augmenté, de leur propre initiative, les prix des tickets de 5 DA».
L’Union nationale des transporteurs algériens (UNAT) appelle les transporteurs privés desservant les localités de Draria, Douéra, Saoula, Birkhadem et Ben Aknoun, «au calme et à la sagesse, et à éviter toute manipulation notamment en cette période électorale». En effet, contacté par nos soins, Abdelakder Bouchrit, président de l’UNAT, reviendra sur ce mouvement de contestation enclenché par les transporteurs de bus privés, en arrêt de travail depuis près d’une semaine, expliquera que ce mouvement «n’est pas une grève en soi puisqu’il n’a pas été organisé et encadré, mais plutôt une réaction des transporteurs auxquels l’administration a retiré les permis de conduire après avoir augmenté, de leur propre initiative, les prix des tickets de 5 DA». Une situation qui, relèvera-t-il, a provoqué l’insatisfaction voire la colère des usagers face cette augmentation. Des réactions qu’il dira légitimes, en ce sens où «toute augmentation doit se faire dans le cadre de la loi afin d’éviter toute anarchie».
De ce fait, tout en affirmant «soutenir» ce mouvement de protestation, le président de l’UNAT appellera, d’une part, les concernés «au calme et à la sagesse», et d’autre part, interpellera le ministère de tutelle pour «réviser l’article 16-96 qui fixe la tarification du ticket à 0,25 centime le kilomètre». Aussi, le syndicaliste estimera que «cette réglementation est caduque puisque cette monnaie (le centime) n’existe plus, mais également par rapport à la situation actuelle caractérisée par la cherté de la vie dont celle des charges et des coûts des pièces de rechange».
C’est pourquoi, il plaidera, une fois de plus depuis deux années, soulignera-t-il, pour «l’alignement des tarifs du privé sur le public d’autant que ces derniers ont été augmenté de 5 à 10 DA, surtout que nous travaillons sur les mêmes lignes, les mêmes distances et dans les mêmes conditions de travail». Rappelant à ce propos que la tarification des transports privés est un problème national qui perdure depuis deux années, et sur lequel l’administration a fait une étude, sauf que l’application des décisions qui ont en découlé tarde à se concrétiser. Il déplorera à ce propos que le transport urbain connaisse une situation de «deux poids deux mesures, ce qui n’est pas normal», car pour lui il s’agit purement et simplement de «concurrence déloyale». Pourtant, dira-t-il, «ce sont les transporteurs privés qui ont assuré le transport des citoyens dans toutes les zones durant la décennie noire qu’a connue notre pays».
Par ailleurs, questionné sur l’état de vétusté des bus dans le secteur privé, le président de l’UNAT, sans donner le chiffre exact, fera savoir que «beaucoup de bus sont neufs. Le parc privé, qui représente 90% du parc national, est entrain de se renouveler». Selon lui, 15% du parc privé dépasse les 10 à 15 années.
Dans ce contexte, il indiquera avoir «demandé au ministère des Transports, à ce que seuls les services du contrôle technique soient habilités à statuer sur la mise en circulation ou non des bus».
Par Lynda Naili Bourebrab