Les cheminots en grève : le syndicat dénonce l’insécurité

Les cheminots en grève : le syndicat dénonce l’insécurité

Dans un entretien accordé à El Watan, le jeudi 3 juin 2021, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs des trains d’Alger a expliqué  les motifs ayant mené à la grève récente du personnel.

En effet, Amar Azib a expliqué que cet arrêt de travail a été décidé en réaction à une énième agression contre le personnel de contrôle et ce « durant l’exercice de ses fonctions. Ils ont été sauvagement agressés par un groupe de voyous. » Ajoutant que les plaintes répétées des employés ont été vaines, car aucune action n’a été entreprise pour endiguer ce phénomène et  permettre au personnel d’effectuer leur  travail en toute sécurité. La violence au contraire augmente crescendo et  “ la situation empire et le nombre de victimes ne fait qu’augmenter. Cette fois-ci encore, nous avons tiré la sonnette d’alarme pour que nos responsables prennent conscience de la gravité des faits, avant que ces pères de familles ne soient tués.” a prévenu Azib.

Selon ce dernier sur cette hausse de violence et d’insécurité qui consiste en des jets de pierres sur les autorails et d’agression violente contre le personnel ferroviaire dans les gares et aux alentours doit “ attirer l’attention de nos responsables et de nos concitoyens, par une journée de protestation”. Le secrétaire général a également expliqué que les citoyens sont de plus en plus nombreux a ne pas payer leur ticket de voyage et “considèrent le contrôleur comme leur ennemi, et non pas un fonctionnaire et un père de famille.” Ces agressions verbales tant fréquentes qu’elles sont devenues communes ont pris une nouvelle dimension plus violente. Notamment par des attaques à l’arme blanche.

Absence totale de dispositifs sécuritaire

Amar Azib a exprimé son appréhension et son inquiétude  à l’idée d’aller travailler quotidiennement et dit “ à avoir sérieusement peur pour nos collègues. Nous avons peur qu’un jour, on nous annonce la mort de l’un d’eux. Certains ont été éborgnés, d’autres ont eu le nez ou les dents cassées, des fractures à la tête, à l’épaule ou au bassin. Il y en a qui sont devenus handicapés. Jusqu’à quand allons-nous compter nos victimes ? Il ne s’agit pas seulement de la sécurité des travailleurs, mais surtout des passagers”.

Ce dernier a également déploré le manque de dispositif sécuritaire dans les trains et expliqué  que  deux agents dans un train de 2500 voyageurs sont impuissants, car si  » ils interviennent, ils sont agressés. Il y a tellement de voyageurs que, souvent, ces derniers agissent en groupes solidaires, comme des associations de malfaiteurs à bord des trains. Minoritaires, les passagers de bonne foi se retrouvent marginalisés”.

Le secrétaire général du syndicat a conclu cet entretien en déclarant que cette journée de protestation a permis d’alerter leurs responsables, à qui incombe la responsabilité de réagir sur le terrain. Il a également assuré que des dégâts importants ont été causés par ces voyous qui montent en bande organisée et détériorent les biens publics subventionnés par “ l’argent du contribuable pour que les citoyens puissent voyager convenablement en toute sécurité. Il faut que ce problème soit pris en charge. Ce qui se passe durant la nuit à l’intérieur des gares et aux alentours est très grave. C’est inadmissible, il faut que les autorités agissent rapidement avant que la situation empire et échappe à tout contrôle”.