A l’issue de la réunion, un accord a été trouvé entre les deux parties
Il fallait débourser 1000 dinars pour parcourir 100 km, mais le calvaire des voyageurs prend fin aujourd’hui.
Enfin, le long calvaire des voyageurs s’achève. Les bus reliant Tizi Ouzou à Alger reprendront leur navette à partir d’aujourd’hui. C’est du moins ce qui ressort du communiqué des transporteurs.
La décision de mettre fin à une grève qui a duré 47 jours a été prise à la suite de la réunion qui a regroupé les représentants des transporteurs et les pouvoirs publics, hier, après-midi, au siège de la wilaya. Cette reprise, affirmait un responsable à la direction du transport, permettra de mieux avancer dans l’amélioration du nouveau plan de transport de la ville des Genêts. Elle sortira les populations locales de l’emprise des fraudeurs qui ont sévi durant la grève.

En effet, lors de cette rencontre à laquelle ont pris part les transporteurs, le wali, le président de l’APW ainsi que le directeur du transport, les discussions ont porté sur les concessions attendues par les uns et les autres. Comme l’a souvent signalé L’Expression, le poids de l’opinion publique locale a lourdement pesé sur les mesures arrêtées. A l’issue de la réunion, un accord a enfin été trouvé entre les deux parties pour que les bus vers la capitale reprennent leur navette. Comme premier pas, les conducteurs de bus ont décidé de prendre comme point de départ, la place de l’ancien marché de gros de Tizi Ouzou, au boulevard Stiti. Cette station temporaire tiendra lieu de gare durant dix jours. Ce délai est donné par les transporteurs aux pouvoirs publics afin d’apporter les améliorations nécessaires à la nouvelle gare multimodale de Kef Naâdja qui, elle, recevra les bus le 20 août. Joint au téléphone, le président de l’APW de Tizi Ouzou, Belabès se félicitait de cette décision de reprendre les navettes. Pour lui, le conflit dont il n’en ressort ni vainqueur ni vaincu n’a que trop duré. Son institution s’est engagée lors de la réunion à apporter les améliorations exigées par les transporteurs à la nouvelle gare. Belabès qui se félicitait de cette décision s’est dit engagé depuis le début du conflit et a travaillé dans la sérénité afin de réconcilier les exigences des pouvoirs publics et celles des grévistes. De son côté, un représentant des transporteurs estimait, que l’accord qui s’était dégagé hier allait sans doute dans l’intérêt surtout des voyageurs. Les transporteurs n’ont, à aucun moment cessé de penser aux souffrances endurées par les citoyens. Les améliorations que les responsables du secteur ont décidé d’apporter à la nouvelle gare vont, en effet, profiter avant tout, aux voyageurs, estimait-il. En fait, les transporteurs qui ont décidé de reprendre le travail n’ont pas eu gain de cause. La revendication qui consistait en le retour à l’ancienne gare routière a été catégoriquement refusée par les responsables du secteur du transport. D’un autre côté, les pouvoirs publics n’ont pas réussi à amener les transporteurs à rejoindre la nouvelle gare multimodale de Kef Naâdja avant de faire d’importantes concessions aux grévistes. Finalement, beaucoup jugeaient hier la grève des transporteurs et l’entêtement des pouvoirs publics comme des attitudes stériles. Elles n’ont fait que causer d’interminables désagréments injustifiés pour les populations. Les deux parties auraient, dès les premiers jours, pu se mettre d’accord pour aménager convenablement la nouvelle station et ainsi éviter des souffrances aux voyageurs durant 47 jours. A noter également, que la nouvelle de la reprise du transport vers Alger a donné lieu à un grand ouf de soulagement parmi les citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou. Durant 47 jours, les voyageurs ont été les proies des clandestins qui leur faisaient débourser jusqu’à 1000 DA pour un aller simple vers Alger. Près de deux mois de souffrance à cause d’une grève finalement inutile. Apporter des améliorations à la nouvelle gare et reprendre le travail sont, à l’évidence, des décisions qui auraient dû être prises aux premiers jours de la grève. Finalement, il n’y a eu aucun gagnant dans ce conflit mais, un perdant… le voyageur. A quand une association pour la protection du voyageurs?