L’appel à la grève nationale, lancé par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), a eu un écho favorable auprès des praticiens de la santé publique qui ont paralysé 80% des structures hospitalières à l’échelle nationale.
Une grève nationale d’une journée a été observée, hier, par les praticiens de la santé publique en réponse à l’appel lancé par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp). Ce mouvement a perturbé les services dans la quasi-totalité des infrastructures de santé publiques de 37 wilayas.
C’est ce qui a été déclaré par le président du Snpsp, Lyes Mrabet, qui a affirmé que le mouvement de protestation a été largement suivi. À l’origine de cette protestation, le Snpsp explique que la décision de grève a été prise suite à «la non prise en charge de l’essentiel des revendications socioprofessionnelles». Outre le débrayage, le Snpsp déclare qu’«une action en justice sera introduite auprès du tribunal administratif contre le ministère de la Santé pour non-respect de ses engagements».
Selon le secrétaire général du Snpsp, le Dr Chibane Nawfel, plusieurs wilayas ont enregistré un taux de suivi important. A titre d’exemple, les soins ont été paralysés dans une vingtaine d’établissements de santé publique au niveau de la capitale. Le mouvement est par ailleurs suivi à 95% dans la wilaya de Mila, 90% à Médéa, 85% à Constantine.
Le SG du Snpsp a fait savoir en outre que le conseil national de ce syndicat est en session ouverte pour décider des mouvements à observer à l’avenir. La même source indique que tous les services ont été paralysés dans les hôpitaux, les polycliniques et autres centres de santé. En termes de revendications, le Snpsp signe et persiste sur la légitimité de sa plate- forme de revendications et sa détermination de les faire aboutir.
Il s’agit, selon la même source, de doléances qui datent de 2010 et qui ont reçu la promesse d’être satisfaites. Mais comme le temps passe et que la tutelle ne donne aucun résultat concret à ses engagements, les corporations des praticiens de la santé publique exigent toujours l’amendement du décret exécutif n°09-393 du 24.11.2009 portant statut particulier, ainsi que l’application de son article 19. Les protestataires réclament, en outre, l’accès au grade de praticien «en chef», la revalorisation des primes de garde et de contagion et leur application avec effet retroactif.
La plate-forme de doléances comprend également la levée de toutes les formes d’entraves à l’exercice du droit syndical ainsi que l’amélioration des conditions d’exercice au niveau des structures publiques de santé pour une meilleure prise en charge du malade. Il est à noter, sur un autre plan, que le secteur de la santé est frappé par plusieurs mouvements de grève observés par les différentes corporations. Il s’agit notamment de la grève de trois jours enclenchée la semaine dernière par les corps communs et les ouvriers professionnels de la santé ainsi que le débrayage décidé par les paramédicaux prévu pour le 24 décembre prochain.
Par Yasmine Ayadi
«Suivi local à 60%»
Le débrayage d’une journée, enclenché par les praticiens généralistes de la santé publique à Béjaïa suite à l’appel du Snpsp, a été suivi à 60%, a indiqué hier Nadir Aït Meddour, coordinateur de wilaya du syndicat. Selon notre interlocuteur, les praticiens réclament «l’ouverture du dialogue avec le ministère de la Santé sur leurs revendications socioprofessionnelles dont la tuelle a eu connaissance l’an passé».
Il s’agit, selon M. Aït Meddour, d’«appliquer le statut particulier, notamment les articles 19 et 27». Le premier stipule que le praticien de la santé publique ayant dix ans d’expérience est automatiquement classé au grade 2, à savoir celui de praticien principal. Quant à l’article 27, il permet l’accès au grade de praticien en chef pour les praticiens généralistes ayant quinze ans d’ancienneté au 31 décembre 2010.
«Aucun praticien n’a accédé à ce troisième grade», dénonce-t-on au Snpsp qui réclame «l’amendement du décret exécutif n° 393/09 portant statut particulier du praticien généraliste de la santé publique conformément au projet de statut négocié et ratifié en commission mixte regroupant le ministère de la Santé et le Snpsp le 15 mars de l’an passé».
Notre interlocuteur ajoute aussi le fait que la majoration des primes, notamment de garde et de contagion n’ont pas été appliquées, y compris pour les autres corps relevant de la santé publique. Il y a lieu de noter que les établissement touchés sont les EPSP de Béjaïa, El-Kseur, Adekar, Kherrata, Aokas, Seddouk et les EPH de Sidi-Aïch et Amizour.
H.C.