Les travailleurs de la Grande-Poste maintiennent la protesta. Seul le paiement des salaires est possible grâce au service minimum assuré par des responsables de l’administration. Les déclarations se poursuivent de part et d’autre sans que personne n’arrive réellement à y voir clair. Les postiers, entrés en grève depuis mercredi dernier, persistent et signent que la grève est de mise avec un taux de suivi considérable à Alger et en dehors alors que d’autres parties affirment le contraire.
Une virée à la Grande-Poste nous a permis de constater, hier, que le débrayage a bien lieu avec un service minimum, assuré par des responsables de l’administration, pour le paiement des salaires sans autre service autour. Difficile de prendre langue, cependant, avec les meneurs de ce mouvement qui préfèrent, semble-t-il, agir dans la discrétion. “C’est une action qui émane des travailleurs et non d’un syndicat quelconque. De toute manière, le syndicat autonome ne peut pas avoir une existence légale”, nous a déclaré un groupe de grévistes accostés sur les lieux qui ont consenti à nous éclairer davantage sur la situation qui frôle le pourrissement. “Nous ne lâcherons pas prise. Nous sommes dans notre droit et surtout nous sommes las des promesses non tenues que ça soit de la part de notre direction générale ou de notre tutelle”, ont déploré nos interlocuteurs visiblement courroucés de se voir ainsi méprisés par le silence des pouvoirs publics. “Nous avons fait preuve d’une grande patience mais ça ne peut pas durer. Nous sommes aussi responsables de famille. Les citoyens doivent nous comprendre”, expliquent-ils, précisant que “c’est à ceux qui n’ont pas tenu leurs engagements de se sentir coupables envers la corporation des postiers”.
Rappelons que les principales doléances des postiers concernent l’application de l’effet rétroactif des augmentations décidées en 2011 à compter de 2008, l’application de la nouvelle grille des salaires à partir du mois d’août 2013 avec effet rétroactif à partir de janvier dernier et l’amélioration immédiate des conditions de travail palliant le manque flagrant de la main-d’œuvre et la disponibilité des moyens.
Parmi les doléances figurent également l’ouverture d’une enquête sur la gestion des œuvres sociales et les ressources humaines et garantir la protection des postiers et une protection juridique absolue dans le cas d’une agression. “Il s’agit de quatorze points au total qui ont été négociés et acquis sans rien voir venir”, insistent nos interlocuteurs, qui ont dénoncé des intimidations exercées sur les grévistes avec menaces, selon eux, d’être virés du travail. “Le ministère a envoyé un émissaire il y a deux jours pour nous faire entendre raison mais sans rien proposer de concret et encore moins proposer une véritable sortie de crise. Ils n’ont pas trouvé mieux que déposer une plainte contre notre mouvement jugé illégal. Et leurs engagements non tenus ne sont-ils pas l’illégalité elle-même”, ont-ils martelé, nous renvoyant vers la direction générale pour en savoir plus. Il se trouve que de ce côté-là, c’est silence radio.
N .S