Grève des personnels paramédicaux : Les hôpitaux d’Alger paralysés

Grève des personnels paramédicaux : Les hôpitaux d’Alger paralysés

Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a décidé d’entamer une grève de trois jours, les 25, 26 et 27 janvier, suivie d’une grève illimitée à partir de dimanche 31 janvier. Elle est suivie par la majorité des agents paramédicaux exerçant dans de différents CHU et EPSP.

Une déclaration a été rendue publique par le conseil national du Syndicat algérien des paramédicaux qui s’est réuni jeudi dernier à Alger en session extraordinaire à l’effet de réitérer la décision de grève. Celle-ci a effectivement débuté hier dans la plupart des structures de santé publique d’Alger.

Dans son communiqué, le Syndicat algérien des paramédicaux regrette une fois de plus le non-respect des engagements de la tutelle tenus lors de la réunion du mois de novembre dernier au siège du ministère de la Santé.

«Cette fuite en avant et le mépris de la tutelle envers la corporation paramédicale dénotent l’incapacité de la tutelle à affronter la réalité du terrain et ne fait qu’alimenter davantage le pourrissement des différents secteurs», indique le SAP qui affirme qu’il ne lésinera sur aucun moyen pour dénoncer et combattre certains groupuscules qui veulent ériger la formation paramédicale en fonds de commerce personnel au détriment de la qualité de la formation et de la prise en charge du malade.

La majorité des services dans différents secteurs visités hier à Alger, tel le CHU Mustapha, Birtraria et l’EPSP Bouchnafa, ont vu leurs effectifs de paramédicaux entrer en grève. Les protestataires réclament l’augmentation des salaires, l’adoption du régime indemnitaire, les journées de récupération et la prime de contagion.

Ils dénoncent aussi l’ouverture du créneau de la formation des paramédicaux aux écoles privées, prévue dans l’avant-projet du statut particulier. Cela servirait, selon eux, à «faire des affaires sur le dos des paramédicaux». Ils regrettent que les négociations menées avec la commission mixte (le syndicat et le ministère de la Santé) n’aient pu aboutir, puisque aucune proposition du syndicat n’a été prise en compte par la tutelle.

Selon des administrateurs de l’hôpital Mustapha, la grève a été décidée en violation des dispositions réglementaires, même si un service minimum est assuré aux citoyens en déplorant que la majorité des paramédicaux aient suivi le mouvement de grève.

«Certes, ils assurent le service minimum, mais leur action ne profite pas aux malades dans un état grave», nous dit une ATS qui dit ne pas être concernée. D’autres agents sont dans son cas, mais ils ne sont pas nombreux comparés aux grévistes.

Selon un syndicaliste, le recours à la grève a été imposé par «l’impasse imposée par la tutelle». Dans son communiqué, le conseil national du SAP explique qu’il est dans le droit et l’obligation de reprendre le chemin de la protestation.

Le syndicat rappelle que la grève de trois jours sera suivie d’une grève illimitée à compter du dimanche 31 janvier 2010. Il appelle dans ce sens la corporation paramédicale à se mobiliser autour de son syndicat pour la défense de leurs intérêts «en dehors de tout tutorat».

Manal Chikh